La France et ses alliés retirent leurs troupes du Mali après presque dix ans

Selon Macron, les conditions du fonctionnement d’une telle mission militaire n’existent plus au Mali.

PARIS. Après près de dix ans d’opérations contre l’insurrection jihadiste, la France et ses alliés au sein des forces européennes vont entamer un retrait coordonné de leurs troupes du Mali. Le président français l’a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse à Paris. Emmanuel Macron.


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Il n’y a aucune condition

La déclaration, signée par la France et ses alliés africains et européens et publiée par l’Elysée mercredi, indique que « de multiples obstacles » de la junte au pouvoir ont rendu impossible l’opération d’une telle mission militaire au Mali.

La décision de retrait s’applique aux forces françaises opérant dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel, ainsi qu’à la force européenne Takuba, que Paris tentait de créer avec ses alliés.

Lors d’une conférence de presse à Paris jeudi, Macron a démenti les affirmations selon lesquelles la mission militaire au Mali avait échoué. Cependant, il a expliqué que « nous ne pouvons pas coopérer militairement avec un gouvernement dont nous ne sommes pas d’accord avec la stratégie et les objectifs cachés ».

Il a souligné qu’il y aura « moins d’opérations anti-terroristes » au Mali, car, selon lui, la junte malienne a décidé de consacrer « beaucoup moins » à ce sujet. Il a dit que la junte a « embauché des mercenaires » qui ne se soucient que de leurs intérêts économiques et du maintien de la junte au pouvoir.

Groupe wagnérien

Selon l’AFP, Macron faisait référence à une organisation paramilitaire russe connue sous le nom de Groupe Wagner (connu à l’étranger sous le nom de Groupe Wagner) – essentiellement une armée privée liée à un proche associé du président russe. Vladimir Poutinemilliardaire Yevgeniy Prigozhin.

Le gouvernement militaire malien continue de nier la présence de ces mercenaires sur son territoire.

Le président français a ajouté qu’il rejetait « complètement » l’idée que la France ait laissé tomber son ancienne colonie. Il a expliqué que si la France n’avait pas décidé d’intervenir, l’effondrement de l’Etat malien voire la proclamation d’un califat sur une partie de son territoire auraient pu se produire.

Il a également déclaré que la France et ses partenaires ont infligé des défaites majeures aux forces du réseau jihadiste al-Qaïda et de l’État islamique au Sahel depuis 2013, affectant la suite de leurs opérations.

Réorientation des forces

Dans le même temps, il a exprimé l’espoir que le départ des forces Barkhane et Takuba du Mali permettra « de se réorienter – à la demande de nos partenaires – là où notre contribution est attendue ». Il a déclaré que les troupes européennes des forces de Takuba seraient « redéployées » au Niger, une zone frontalière avec le Mali.

Il a également averti que « les Etats du golfe de Guinée sont de plus en plus exposés aux tentatives de groupes terroristes de s’implanter sur leur territoire ». Selon Macron, les djihadistes utilisent la perméabilité des frontières des États individuels.



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Paris rapporte qu’avec ces pays « des consultations politiques et militaires ont commencé dans le but d’établir les termes de cette entente conjointe Actions jusqu’en juin 2022″.

Le président sénégalais Macky Sall, dont le pays préside l’Union africaine, a déclaré lors d’une conférence de presse conjointe avec Macron que la lutte contre le terrorisme au Sahel ne peut être l’affaire des seuls États africains.

L’annonce est intervenue peu de temps avant que Macron ne se rende à Bruxelles jeudi pour un sommet UE-Afrique de deux jours. Le déploiement de soldats français au Mali a été semé d’embûches pour la France : sur les 53 soldats morts en service dans la mission Barkhane, 48 ont perdu la vie au Mali.

En 2013, la France a déployé ses troupes au Mali contre les djihadistes, mais leur insurrection n’a jamais été complètement réprimée et maintenant il y a de nouvelles craintes que les djihadistes tentent d’infiltrer le golfe de Guinée.

La nouvelle du retrait des troupes étrangères au Mali est apparue peu de temps avant l’annonce tant attendue de Macron concernant sa candidature à l’élection présidentielle d’avril. Selon l’AFP, cela va également à l’encontre des efforts de Macron pour jouer un rôle de premier plan dans la diplomatie internationale en exhortant Masquepour apaiser les tensions en Europe de l’Est et reculer dans le différend sur l’Ukraine.

L’agence de presse française AFP note que, en particulier à l’approche des élections françaises, la priorité de Macron est de veiller à ce que tout retrait de troupes ne soit pas comparable au retrait chaotique des États-Unis d’Afghanistan fin 2021.

Olivie Bourdillon

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