La Suède a adhéré aux principes de justice sociale et à la politique d’égalité des sexes que représente la politique étrangère féministe en 2014. Depuis lors, elle est devenue ses pays pionniers et inspirés comme la France, l’Allemagne et le Canada. Le nouveau gouvernement de la triple coalition de centre-droit ne poursuivra pas le concept.
La coalition de centre-droit dirigée par Ulf Kristersson a annoncé hier (19 octobre) qu’elle ne respecterait plus les principes de la politique étrangère féministe.
C’est l’un des premiers changements fondamentaux annoncés par le nouveau gouvernement minoritaire. Il se compose du Parti modéré de centre-droit, qui a été fondé au début du siècle dernier en tant que groupe conservateur, et de deux partis plus petits, chrétien-démocrate et libéral.
Après les élections de septembre, les sociaux-démocrates, qui dominaient le pays depuis les années 1930, ont pris le relais.
« L’égalité des sexes est une valeur clé pour la Suède et ce gouvernement, mais nous ne mènerons pas une politique étrangère féministe », a déclaré le nouveau chef de la diplomatie suédoise, Tobias Billström. Selon lui, « les étiquettes sur les choses ont tendance à masquer le contenu ».
La politique étrangère féministe de la Suède (FZP), qui repose sur ce que l’on appelle les « trois R » (droits, représentation, ressources – c’est-à-dire l’égalité des droits, la représentation et les ressources pour tous), a été mis en pratique par la ministre des Affaires étrangères de l’époque, Margot Wallström.
Non seulement a-t-elle impliqué davantage de femmes dans les processus internes et externes, mais le FZP était censé garantir que les groupes marginalisés avaient une voix plus forte dans les discussions et les décisions. Le droit à une représentation égale dans les affaires publiques, telles que l’émancipation économique et les droits sexuels et reproductifs, n’étaient que quelques-uns des principaux points de ce FZP.
Cependant, des militants ont reproché à la Suède de continuer à vendre des armes à plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite, malgré ses engagements. Après la Suède, près de dix pays ont adhéré au FZP, dont l’Allemagne, la France, l’Espagne, le Canada, mais aussi le Mexique et la Libye.
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