Le ministère chinois des Affaires étrangères est venu avec l’assurance que les déclarations de l’ambassadeur de Chine en France mettant en cause la souveraineté des pays post-soviétiques ne représentent pas la position officielle de Pékin. Les déclarations de l’ambassadeur ont été condamnées par les représentants de l’Union européenne, les gouvernements des pays baltes convoquent des diplomates chinois dans leurs pays.

L’ambassadeur en France Lu Sha-jie a déclaré dans une interview à la télévision LCI vendredi soir que « les anciens Etats soviétiques n’ont pas… un statut effectif en droit international ».

La déclaration est intervenue après que le modérateur l’ait pressé sur le statut de la Crimée, que le diplomate a refusé d’appeler un territoire appartenant à l’Ukraine. En 2014, la péninsule ukrainienne a été illégalement annexée par la Fédération de Russie, dont les forces ont directement attaqué l’Ukraine en février dernier.

Interrogé lundi sur la question, le ministère chinois des Affaires étrangères a déclaré qu’il « respecte le statut souverain » des pays issus de l’effondrement de l’Union soviétique en 1991.

Lorsqu’on lui a demandé si les propos de l’ambassadeur de France représentaient la politique officielle chinoise, la porte-parole Mao Ning a déclaré que la politique officielle était ce qu’elle avait elle-même dit.

Entre-temps, une tempête diplomatique a éclaté en Europe, tandis que les propos de l’ambassadeur de Chine ont été jugés inacceptables par des représentants de l’Union européenne, dont le ministre tchèque des Affaires étrangères Ján Lipavský, ainsi que des représentants de l’Ukraine et de la Moldavie.

Le ministère français des Affaires étrangères a convoqué lundi Lu Sha-jie, les gouvernements estonien, lituanien et letton ont annoncé une procédure similaire contre les ambassadeurs chinois ce week-end.

Dans un commentaire du Monde, un groupe d’hommes politiques comprenant des membres des parlements nationaux et du Parlement européen a appelé le gouvernement français à qualifier l’ambassadeur chinois de persona non grata.

La rupture diplomatique survient au milieu des inquiétudes des gouvernements occidentaux concernant l’approfondissement de la coopération entre Pékin et Moscou dans le cadre de la guerre en cours de la Russie contre l’Ukraine.

Pékin répète constamment que la souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées, mais il ne réprimande pas visiblement la Russie pour l’incursion de l’an dernier dans un pays voisin.

Les responsables chinois, en revanche, s’opposent aux sanctions anti-russes « unilatérales » de l’Occident, alors qu’ils ne critiquent pas la destruction des villes ukrainiennes par les forces russes.