Le vote sur la candidature du Kosovo au sein de l’organisation des droits de l’homme basée à Strasbourg, le Conseil de l’Europe, a provoqué des tensions entre la Serbie et certains pays européens. Le pays parle même de réévaluer sa position vis-à-vis de l’Ukraine, qui s’est retenue.

Au Conseil de l’Europe, les États membres ont voté sur la candidature du Kosovo à son Assemblée parlementaire. La demande d’adhésion a finalement été acceptée. Il a été soutenu par 33 électeurs sur 46.

La Serbie, qui ne reconnaît pas le Kosovo, a par la suite accusé le Conseil de l’Europe en réponse que la procédure ne s’était pas déroulée dans les règles. Elle s’est également indignée du vote de certains pays, notamment l’Ukraine, qui s’est abstenue.

« Cette décision représente un ‘crépuscule’ autour de la Charte du Conseil de l’Europe, car c’était la première fois qu’en émergeait un soutien à une candidature d’un pays qui n’est pas officiellement un Etat et même pas reconnu par l’ONU », a déclaré Ivica, ministre serbe des Affaires étrangères.

Dačić a également laissé entendre que la Serbie réévaluerait sa position envers l’Ukraine. Jusqu’à présent, Belgrade a voté pour toutes les résolutions condamnant la violation de l’intégrité territoriale de l’Ukraine, a rappelé le ministre.

« Mais quand il s’agit de nous, ils (l’Ukraine) sont retenus. Cela affectera notre approche future de ce pays, car la politique étrangère est basée sur la réciprocité », a-t-il menacé.

Selon le président serbe Aleksandar Vučić, un vote ne changera pas les relations de la Serbie avec le monde.

« Mais si quelqu’un ne respecte pas notre intégrité territoriale, nous ne respectons pas la sienne », a-t-il ajouté, évoquant l’abstention de l’Ukraine.

Une grande déception est venue du point de vue de la Serbie des pays qui ne reconnaissent pas l’indépendance du Kosovo à partir de 2008, mais se sont quand même abstenus de voter. C’est le cas de la Grèce et de la Slovaquie, mais aussi de la Bosnie-Herzégovine ou du Monténégro.