Le président syrien Bashar el-Assad devrait être tenu pour responsable des « centaines de milliers » de morts et de « l’utilisation d’armes chimiques » pendant la guerre civile syrienne, a déclaré mardi la ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna.

Dans une interview télévisée, la ministre a exprimé sa conviction qu’Assad devrait être jugé pour les crimes commis pendant la guerre en Syrie. Dans le même temps, elle a souligné que « la lutte contre la criminalité, contre l’impunité fait partie des (efforts de) la diplomatie française ».

Assad est revenu sur la scène politique régionale la semaine dernière lorsqu’il est apparu au sommet de la Ligue arabe après plus d’une décennie. L’adhésion de la Syrie à LASH a été suspendue depuis 2011 en réponse à la répression violente du régime de Damas contre les manifestations antigouvernementales qui ont dégénéré en une guerre civile avec plus de 500 000 victimes et des millions de personnes déplacées, a expliqué l’AFP.

Cependant, Colonna a souligné mardi que Paris ne changerait pas sa politique envers le président syrien malgré tout.

« Il faut se rappeler qui est Bashar Assad. C’est un leader qui est l’ennemi de son propre peuple depuis plus de dix ans », a relevé le chef de la diplomatie française. Dans le même temps, elle a ajouté que la levée des sanctions de l’Union européenne contre le régime syrien n’est « certainement pas prévue ».

« Tant que (Bashar Assad) ne changera pas, tant qu’il ne contribuera pas à la réconciliation, à la lutte contre le terrorisme, à la lutte contre la drogue… tant qu’il n’aura pas rempli ses obligations, nous n’avons aucune raison de changer notre attitude à son égard », a ajouté le chef de la diplomatie française.