Comme Ivan Korčok l’avait promis, il a annoncé sa candidature à la présidence fin août. Après avoir refusé de diriger le SaS aux élections, il a quitté la diplomatie après 30 ans et Zuzana Čaputová a annoncé qu’elle ne serait plus candidate, nous ne nous attendions même pas à autre chose. On peut affirmer sans risque de se tromper que l’ex-ministre des Affaires étrangères est déjà le grand favori.
Et peu importe qui d’autre annonce la candidature. Korčok est considéré comme le successeur d’Andrej Kiska et Zuzana Čaputová. Bien qu’il ait été ministre du parti libéral SaS, auquel il s’identifiait idéologiquement, pendant la présidence du ministre Miroslav Lajčák à l’ONU, il l’a représenté pendant un an en tant que secrétaire d’État au sein du fauteuil ministériel du Smer et dans le gouvernement de Fico. L’acceptabilité d’un spectre politique plus large lui donne de très bonnes chances, notamment au second tour.
Eh bien, il doit d’abord se frayer un chemin. Et cela dépend aussi de qui ils placeront sur le ring électoral, ou de qui sera soutenu par les gauchistes et les conservateurs. La droite conservatrice soutiendra certainement le libéral Korčok plutôt que le candidat plus conservateur Smer. Les électeurs du Hlas, en revanche, sont plus susceptibles de soutenir un libéral qu’un conservateur. De ce point de vue, pour les libéraux, Korčok est un meilleur choix que l’ancien candidat présidentiel du SaS, également considéré et trop ambitieux, le scientifique Robert Mistrík.
Korčok est également beaucoup plus connu que son prédécesseur au poste de ministre des Affaires étrangères, Ján Kubiš. Les partis de gauche pourraient soutenir l’ancien ministre Smerac, qui annoncera sa décision après les élections, surtout si Peter Weiss, qui serait certainement un adversaire sérieux de Korčok, refusait de se présenter. La question est de savoir si les deux plus grands gauchistes, Robert Fico et Peter Pellegrini, entreront sur le ring électoral. Tous deux ont une réelle chance de vaincre Korčok. Leur décision dépendra des résultats des élections de septembre.
Les élections présidentielles n’auront lieu qu’en mai 2024, six mois après la formation du nouveau gouvernement. Elle devra introduire une série de mesures impopulaires. Tout candidat de l’opposition sera ainsi automatiquement avantagé. Même si Korčok a tout bien commencé, il est donc loin de gagner.
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