Les Gilets jaunes veulent baisser les impôts, mais l’économie française ne lâche rien

En France, les manifestations de masse contre la pression fiscale élevée sont devenues violentes ces derniers jours. Selon la banque d’investissement française Natixis, des voix mécontentes se font également entendre du côté des entreprises nationales. Mais si le gouvernement voulait répondre à ces demandes, il devrait prendre une série de mesures désagréables pour la population.

Le président Emmanuel Macron est disposé à prendre un certain nombre de mesures dans le domaine économique et social, qui devraient contribuer à améliorer la situation des habitants du pays. Il a décrit la colère des citoyens descendus dans la rue comme étant profonde et justifiée. Il a admis qu’il portait également une part de responsabilité. « Je demanderai au gouvernement et au Parlement de faire le nécessaire pour que les gens puissent mieux vivre de leur travail dès le début de l’année prochaine », a déclaré Macron.

Dans son discours à la nation, il a annoncé, entre autres, une augmentation du salaire minimum de cent euros par mois à partir de janvier prochain ou l’exonération des retraités qui perçoivent moins de 2.000 euros par mois de l’augmentation des cotisations sociales. Jusqu’à présent, l’exception concernait uniquement les retraités dont les revenus étaient inférieurs à 1.200 euros. Selon Macron, la rémunération des heures supplémentaires des salariés ne devrait pas être soumise à taxation à partir de janvier.

Selon le président, les employeurs qui en ont les moyens devraient contribuer à résoudre la situation tendue et verser à leurs employés une prime à la fin de l’année. Il a promis que l’État n’imposerait aucun impôt ou prélèvement sur un paiement aussi extraordinaire.

Sous la pression de la rue, le gouvernement a déjà annulé l’augmentation prévue de la taxe sur les carburants. Macron a également refusé de réintroduire l’impôt dit de solidarité sur la fortune (ISF), que le gouvernement a aboli plus tôt cette année et l’a partiellement remplacé par des impôts fonciers. Selon le président, la suppression de la taxe a soulagé ceux qui investissent dans l’économie et créent des emplois. Dans le même temps, selon Macron, l’État doit agir de manière plus décisive contre l’évasion fiscale.

Les gilets jaunes en colère n’aiment pas la hausse du coût de la vie et certaines réformes du gouvernement français. Ils ont mis en premier lieu le fardeau fiscal élevé. Les analystes de la banque Natixis conviennent que le taux d’imposition en France est effectivement assez élevé, mais il existe un certain nombre d’autres facteurs que les manifestants devraient prendre en compte.

La banque a comparé la pression fiscale pesant sur les ménages français (TVA comprise) avec celle pesant sur les ménages des autres pays de la zone euro. Natixis prétend que hors TVA, les ménages français sont mieux lotis, mais si l’on inclut cette taxe, leur charge est plus lourde. Le graphique suivant montre même que cette charge, contrairement au reste de la zone euro, est en constante augmentation depuis plusieurs années :

La banque compare ensuite la charge fiscale totale du secteur des entreprises. Il est systématiquement nettement plus élevé en France que dans le reste de la zone euro :

Natixis ajoute que le gouvernement français connaît des déficits budgétaires élevés et que si la pression fiscale devait être réduite comme le réclament les manifestants, les dépenses publiques devraient également diminuer.

La banque se demande logiquement : où pourrait-il y avoir de la place pour une telle démarche ?

Il affirme que par rapport au reste de la zone euro, les dépenses publiques en France sont plus élevées dans tous les domaines majeurs : du système de retraite à l’éducation, la santé, la défense et l’aide au logement. En outre, le secteur public du pays compte plus de personnes que dans le reste de l’union monétaire.

La conclusion de Natixis est donc la suivante : si la pression fiscale devait être réduite, il faudrait que les dépenses publiques diminuent, dans tous les grands domaines. En outre, la productivité du secteur public lui-même devrait augmenter d’environ 10 %. En d’autres termes, le niveau élevé de la pression fiscale ne suffit pas à lui seul à justifier sa réduction. Cela devrait s’accompagner d’un certain nombre de décisions difficiles et d’étapes désagréables pour le public.

Léopold Moulin

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