PARIS – La France est au seuil du plus grand scandale lié aux abus sexuels sur mineurs. Joël Le Scouarnec, chirurgien de 68 ans originaire de Jonzac, village de Charente-Maritime au sud-ouest du pays, au bord du golfe de Gascogne, ne se débarrassera probablement jamais de l’étiquette de pédophile le plus célèbre du pays, rapporte jeudi la chaîne de télévision belge RTBF.
Joël Le Scouarnec a été convoqué devant la justice pour répondre d’actes pédophiles. Selon les données disponibles, il aurait agressé sexuellement des dizaines d’enfants au cours des décennies. Jusqu’à présent, plus de 200 victimes de ses activités ont été identifiées. Selon la RTBF, Joël Le Scouarnec était un spécialiste en chirurgie viscérale (abdominale).
Il a travaillé à l’hôpital du village de Jonzac de 2008 à 2017, mais a également exercé dans de nombreux autres hôpitaux et cliniques de plusieurs régions de France. Après son arrestation, le médecin accusé a raconté en détail aux enquêteurs comment il avait abusé de centaines d’enfants pendant des décennies – les notes qu’il a conservées dans ses journaux sur ses activités l’ont également aidé à se souvenir. Les journaux ont été découverts lors d’une perquisition à domicile.
Il a été arrêté en mai 2017 pour quatre cas de viol et plusieurs agressions sexuelles présumées. L’une de ses dernières victimes n’avait que six ans. Au moment de son arrestation, les autorités n’avaient aucune idée de l’ampleur de son activité illégale. « On y retrouve différents scénarios, c’est-à-dire ses photos dénudées, en érection, avec des perruques sur la tête, et aussi de nombreux journaux intimes », a déclaré Francesca Saltaová, avocate d’une des familles où se trouve une victime de pédophilie, en se référant à la richesse du matériel retrouvé.
Selon les enquêteurs, plus de 250 prénoms d’enfants abusés ont pu être identifiés dans les carnets, qui contiennent également divers dessins et descriptions des pires actes. L’une des victimes, dont la police a gardé le nom secret, a avoué aux enquêteurs que le chirurgien l’avait violée à plusieurs reprises peu après une appendicectomie dans un hôpital du Morbihan, en Bretagne. Elle n’avait que dix ans à l’époque, elle était internée seule dans une chambre et sans aucune possibilité de se défendre.
L’avocat du chirurgien, Thibault Kurzawa, a souligné que son client avait admis qu’il y avait certaines choses dans les journaux « des passages extrêmement pathétiques et déplorables », Cependant, nombre d’entre elles ne sont que de simples descriptions de fantasmes sexuels et non un récit d’événements réels. Le chirurgien accusé est actuellement détenu à la prison des Saintes, à Bordeaux, où il restera jusqu’au procès, qui devrait avoir lieu à la fin des années 2019-2020.
D’ici là, les autorités souhaitent recueillir le plus de témoignages possible de ses victimes. Le Scouarnec est accusé de viol et de violences sexuelles, de dénonciation et de diffusion de pornographie juvénile.
« Lecteur. Voyageur évangéliste. Internetaholic indépendant. Fier spécialiste du Web. Passionné de Twitter. »