Deux gardes ont été tués dans l’incident.
Pour le deuxième jour en France, ils recherchent un prisonnier et quatre autres hommes armés qui ont permis son évasion lors de l’attaque sanglante du fourgon de la prison, mardi 14 mai.
Mohamed Amra, trente ans, surnommé Mucha ou encore Smolko, Yanis ou Momo, est un pragmatique lié à la mafia de la drogue à Marseille, dans le sud de la France. Cependant, il n’a jamais été reconnu coupable de crimes liés à la drogue, ont écrit Le Monde et le site Internet de la BBC.
Les syndicats regroupant les employés du service pénitentiaire critiquent les autorités. Ils disent avoir sous-estimé un homme soupçonné d’avoir organisé des enlèvements et des vols à distance depuis la prison. Deux gardiens ont été tués lorsqu’un fourgon de prison a été détourné au péage d’Incarville, près de Paris, mardi 14 mai. Trois autres personnes sont hospitalisées avec des blessures graves.
Les assaillants vêtus de noir sont arrivés à bord de deux voitures. L’un d’eux a bloqué la camionnette par l’avant, l’autre se trouvait derrière, la surveillant apparemment pendant un long moment. Il n’a pas fallu deux minutes à Amra pour être libérée par des criminels désormais recherchés et armés d’armes automatiques.
Apparemment, ce n’était pas un « gros poisson »
Il n’est pas clair si le prisonnier était au courant de l’embuscade à l’avance ou s’il l’avait même planifié lui-même. Des centaines de policiers recherchent des criminels. Les ministres du gouvernement français, le Premier ministre Gabriel Attal et le président Emmanuel Macron ont exprimé leurs condoléances aux survivants des gardes tués. Ils ont promis que l’État « n’épargnerait aucun moyen ni aucun effort » pour arrêter les criminels recherchés.
« Je veux croire qu’Amra n’était pas au courant de ce projet à l’avance », a déclaré sur BFMTV l’avocat des prisonniers, Hugues Vigier. « Cela ne correspond pas à ce que je sais de lui. S’il est derrière tout ça, alors je n’ai pas pu comprendre qui il est vraiment », a ajouté Vigier.
Selon plusieurs sources policières et judiciaires interrogées par Le Monde, Amra n’était pas un « gros poisson » mais plutôt un opportuniste et un « acteur de taille moyenne » parmi les criminels qui ne reculent pas devant divers types d’activités criminelles.
La procureure de Paris, Laure Beccuau, a confirmé mardi soir qu’Amra avait été condamné ces dernières années à Rouen et Evreux pour, entre autres, vol aggravé, cambriolage à main armée et extorsion et un délit lié à la conduite dangereuse.
Mais le côté le plus dangereux du prisonnier est révélé par une enquête interrégionale spéciale à Marseille, où Amra est inculpé depuis juin 2022 pour complicité d’enlèvement et de meurtre commis en bande organisée après la découverte du corps calciné d’un homme dans l’immeuble. coffre d’un véhicule près de Paris le 17 juin dernier.
Monde souterrain de la drogue
L’identification ADN a prouvé que l’homme en question était lié à la pègre de la drogue marseillaise. A l’époque, Amra était détenu à la prison de La Santé à Paris, mais selon les enquêteurs, il utilisait un téléphone enregistré au nom de sa sœur pour communiquer avec des connaissances qui lui envoyaient du tabac, de l’alcool et de la drogue à la prison.
Sa cellule a été mise sur écoute et les enquêteurs ont confirmé les soupçons selon lesquels Amra serait lié au trafic de drogue à Marseille, notamment à La Paternelle – un quartier de la ville célèbre pour la drogue et où Amra travaillait comme « grossiste », écrit Le Monde, faisant référence à à un document des Français de justice à sa disposition.
« En plus de cette activité principale, il a fait preuve d’un grand pragmatisme lorsqu’il s’agissait de compléter ses revenus financiers. Il n’a pas hésité à se livrer à des vols, des extorsions ou même des enlèvements télécommandés depuis sa cellule à travers des ‘task forces’ de l’application (de communication) Signal. « , indique le document.
Les enquêteurs soupçonnent par exemple Amra d’être impliqué dans l’enlèvement d’un homme de Saint-Étienne-du-Rouvray en Seine-Maritime, pour la libération duquel les auteurs ont exigé une rançon de 100 000 euros.
Le cas d’assassinat de membres du personnel pénitentiaire survenu mardi est rare, selon le ministère français de la Justice. La dernière fois que cela s’est produit, c’était en 1992, lorsqu’un détenu avait battu à mort un gardien de prison dans un établissement pénitentiaire de Rouen lors d’une fouille de routine.
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