Josep Borrell, haut représentant de l’UE pour la politique étrangère et de sécurité commune met en garde, que les Balkans occidentaux pourraient bientôt se retrouver dans la crise d’une décennie. Il a fait cette déclaration après la réunion de la semaine dernière à Paris, à laquelle ont participé les dirigeants de l’UE, de la France, de la Serbie et du Kosovo.
J. Borrell s’est inquiété d’une crise non précisée qui pourrait éclater entre les pays. Il a évoqué le fait de vider les Serbes des institutions du Kosovo, ce qui aurait créé un vide. « Tout peut arriver dans ce vide. Les deux parties doivent faire preuve de flexibilité. »
Les tensions ont atteint leur paroxysme dans le nord du Kosovo, où des membres de la communauté serbe ont démissionné en masse de leurs fonctions pour protester contre une nouvelle réglementation exigeant que toutes les voitures appartenant à des citoyens du Kosovo aient des plaques d’immatriculation du Kosovo.
La Serbie rejette le règlement au motif qu’elle ne reconnaît pas le Kosovo en tant qu’État. « Les deux parties – les deux parties – doivent de toute urgence se montrer prêtes à trouver une voie à suivre et à réduire les tensions », a déclaré J. Borrell. Il souligne que des actions similaires violent les obligations découlant du dialogue Belgrade-Pristina, la plate-forme de l’Union qui recherche des compromis entre les pays.
Selon J. Borrell, les Serbes du Kosovo doivent retourner aux autorités et le Kosovo doit relâcher la pression sur l’immatriculation des voitures.
Les analystes de la sécurité mettent en garde contre une mobilisation massive des Serbes du Kosovo, attendue le 21 novembre, jour où le règlement controversé est censé entrer en vigueur. La cible de la foule est les bureaux et les routes dépeuplés. J. Borrell a convoqué les principaux négociateurs de l’UE de Pristina et de Belgrade à Bruxelles, où ils doivent chercher sans tarder des solutions.
Le président serbe Aleksandar Vučić a adopté une position pessimiste face à la crise. La population serbe du Kosovo réclame la création de l’Association des municipalités serbes, qui représenterait une structure gouvernementale indépendante pour les Serbes du Kosovo sous la direction de Belgrade. Une telle institution est inacceptable pour le Kosovo.
Les élections d’urgence dans les villes du nord, où les maires serbes ont démissionné en signe de protestation, peuvent également être une crise. Le président du Kosovo les a annoncés pour décembre, ils doivent être surveillés par des observateurs internationaux.
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