Un accord a été conclu entre la coalition et l’empereur abdiqué, qui est entré dans l’histoire comme le traité de Fontainebleau (1814). Napoléon a reçu la propriété permanente de la petite île d’Elbe dans la mer Méditerranée et a conservé son titre impérial. Lui et sa famille ont reçu un apanage élevé. Le 28 avril, il part pour l’île d’Elbe, et le 3 mai, le nouveau roi Louis XVIII arrive à Paris. Bourbon, entouré d’un grand groupe d’émigrants qui sont retournés dans leur patrie après vingt ans d’exil[1]. Avant que le roi n’entre dans Paris, il devait signer le soi-disant Manifeste de Saintrouen. Il y était écrit : « Nous, Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre, avons décidé d’approuver une constitution libérale, et nous ne croyons pas possible de reconnaître une telle constitution, qui nécessitera inévitablement de nouvelles corrections. Nous nous réunissons donc le 10 juin le Sénat et la Législature, s’engageant à leur soumettre à l’examen les travaux que nous mènerons avec une commission élue dans ces deux institutions, et à concevoir comme base de cette constitution une forme représentative de gouvernement, le vote des impôts par les Chambres, liberté de la presse et de conscience, et inviolabilité vente des biens nationaux, conservation de la Légion d’Honneur[2].” Après le style énergique des brefs ordres de Napoléon avec une touche militaire, les Français ont écouté avec étonnement ces phrases élaborées et longues et complexes. Un régime transitoire a été introduit en France par la Constitution dite octrojane. Il n’a pas été possible de restaurer complètement l’ancienne monarchie. C’était au-dessus des forces des Bourbons, qui n’avaient rien oublié de l’ordre ancien. L’establishment politique créé par la restauration de la dynastie était une étape vers une monarchie bourgeoise. Louis XVIII. il devait aussi tenir compte de ceux qui se frayaient un chemin vers le trône encore chancelant. Talleyrand était à la tête du premier gouvernement du roi Louis XVIII. La plupart des maréchaux et généraux napoléoniens qui ont reconnu le nouveau pouvoir sont restés à leurs postes. Dès que la situation s’est un peu calmée, les royalistes extrêmes ont voulu regagner les positions perdues de la monarchie aux dépens du peuple français. Les postes les plus élevés étaient occupés par les émigrants susmentionnés. Les drapeaux et bannières ont quitté le tricolore révolutionnaire et la bannière de lys blanc est revenue. Le jour de l’exécution du roi Louis XVI. est devenu un jour de deuil national[3]. La politique des nouveaux maîtres touchait à un degré ou à un autre toutes les classes sociales. Pendant le court laps de temps de la première restauration, les Bourbons et leurs alliés n’ont montré d’aptitude qu’en une seule chose, et c’était la capacité de monter tout le monde les uns contre les autres. Pas même une demi-année ne s’est écoulée depuis la mise en place du gouvernement de Ľudovít XVIII. et une très large opposition et même un mouvement conspirateur contre la monarchie se forma dans le pays. Le salon de la duchesse de Basan devient le centre de la résistance anti-royaliste. La flatterie était moins appréciée dans cette société que le ridicule de la monarchie.
Bien sûr, Fouché, avec son penchant insurmontable pour l’intrigue, ne pouvait être en reste. Il écrivit une lettre à Napoléon dans laquelle il lui conseillait d’aller aux USA. Bien entendu, il confia plus tard cet acte au Prince d’Artois et motiva son acte par son souci du bien-être de la dynastie. Napoléon sur l’île d’Elbe était aussi dangereux pour les Bourbons, l’Italie et le reste de l’Europe que le Vésuve près de Naples. Cependant, ses efforts ne sont pas appréciés par les Bourbons. Fouché duc d’Otrante a offert ses services à la monarchie à trois reprises et a été rejeté à chaque fois. Sur ce, Fouché, toujours prudent, jugea prudent de se joindre à la conspiration. Et ainsi même le duc d’Otrante visita le salon de la duchesse de Basano. Pour des raisons compréhensibles, ils ont essayé de garder ces réunions absolument secrètes. Malgré cela, il a été constaté que Fouché, Thibaudeau, Lavallette, Regnault de Saint-Jean-d’Angély, d’Erlon, Lallemand et d’autres étaient impliqués à un degré ou à un autre dans le complot. Tous étaient unis par l’hostilité aux Bourbons ; ils étaient conscients de la nécessité des changements ; cependant, certains souhaitent l’instauration de la dictature d’Eugène de Beauharnais, ils proposent de céder le pouvoir à Lazare Carnont, d’autres rêvent du retour de l’empereur Napoléon. Ils s’inquiétaient du dernier scénario car ils pensaient que son retour signifierait une nouvelle guerre. Ils étaient unis en une chose, c’est que les Burbnov devaient être éliminés.[4] Napoléon d’Elbe suit attentivement l’évolution de la situation. Il avait ses raisons de ne pas être satisfait. Les obligations de l’accord de Fontainbleau n’ont pas été remplies, il a également été séparé de son fils et de sa femme. Metternich s’assura que le fils n’était pas avec son père car il avait peur de l’éventuel futur Napoléon II. en tant que successeur de leur père, ils étaient grands. Le fils de Napoléon a donc été élevé comme prince autrichien à partir de 1814, le futur duc de Zákupský[5]. Après la mort de sa première épouse Joséphine en 1814, Napoléon se retrouve seul. Cependant, ce ne sont pas seulement ses raisons personnelles qui le motivent à revenir en France. Napoléon est devenu de plus en plus convaincu que les Bourbons ne seraient pas acceptés par les Français. Des nouvelles assez heureuses lui parviennent, la bourgeoisie, la paysannerie et l’armée sont mécontentes. En même temps, il a reçu des informations précises selon lesquelles Vienne envisageait de le déplacer plus loin aux États-Unis ou sur l’île de Sainte-Hélène. Napoléon avait 45 ans à l’époque, c’était un homme d’action et il a donc été décidé qu’il reviendrait[6].
[1] MANFRED, Albert.: Napoléon Bonaparte. Prague : Svoboda 1990. p. 571 ISBN 2504790
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