Annonce : Réaction à Martin Hanus. Nous sommes à la traîne en dépensant moins qu’il n’y paraît. Le vrai problème est dans leur structure.
Igor Matovič lors d’une conférence de presse sur l’aide aux familles. Photo : TASR / Jakub Kotian
Dans la foi d’approuver le paquet « coalition pro-famille », on assiste non seulement aux efforts pour éviter une véritable discussion professionnelle par ses partisans, mais aussi au travail très libre, voire malhonnête, avec des données par ses partisans. Bien que je respecte Martin Hanus en tant que journaliste et que je n’ai aucune raison de l’accuser de mauvaises intentions, sa défense du « mégapaquet » familial est si superficielle, son argumentaire si incomplet qu’il m’oblige à réagir.
La Slovaquie tousse-t-elle sur les familles ?
Hanus affirme que le soutien familial en Slovaquie est relativement faible par rapport aux normes internationales. Il se réfère aux données les plus récentes de la base de données de l’OCDE pour 2017. Les partisans du paquet proposé (comme Anna Záborská) pointent également une augmentation très lente de certaines prestations familiales, telles que les allocations familiales. Ils essaient de donner l’impression que la Slovaquie a craché sur les familles, que l’aide aux familles ne suit pas le rythme de la croissance économique ou des pays étrangers et qu’il faut remédier à cette injustice.
Aucune de ces affirmations ne résistera à une confrontation plus détaillée avec les données. Les mêmes données de l’OCDE montrent que les dépenses totales d’aide à la famille représentaient une part stable du PIB jusqu’en 2017. Et même si 2 % étaient effectivement inférieurs à la moyenne européenne, il y a eu plusieurs changements dans la politique familiale en Slovaquie depuis lors, entraînant une augmentation significative de dépenses à environ 2,6 % du PIB en 2021 (voir graphique).
Ces changements comprennent une augmentation de l’allocation parentale, un bonus fiscal pour l’enfant, des dépenses pour les jardins d’enfants et la crèche (en raison d’une augmentation des demandes des pères), ainsi que l’introduction d’une allocation de grossesse.
En outre, une comparaison équitable des dépenses entre pays nécessite de tenir compte des différences dans la structure démographique de la population. Compte tenu de la générosité du système social à l’égard des familles avec enfants, les dépenses sont plus élevées dans les pays où ces familles représentent une plus grande proportion de la population. La France, le Danemark et la Suède comptent plus de familles avec enfants que la Slovaquie. Avec une structure démographique similaire à celle de notre pays, leur système de soutien familial générerait des dépenses à hauteur d’environ 3% du PIB (voir graphique).
Après prise en compte des différences démographiques entre les pays et de la récente augmentation des dépenses en Slovaquie, l’écart restant par rapport à la France et à la Scandinavie se réduira à environ 0,4% du PIB soit 400 millions d’euros. L’augmentation proposée du soutien familial est donc environ trois fois supérieure au montant qui nous amènerait au niveau de ces pays. Sommes-nous sûrs que nous recevrons une valeur suffisante pour cette générosité en termes d’objectifs sociaux spécifiques ?
La joie des Français issus de nombreux descendants
Bien que les objectifs des mesures proposées ne soient nulle part clairement décrits (comment savoir si elles ont été couronnées de succès ?), plusieurs hommes politiques Peter Kremsky) ont été entendus promettant, entre autres, une augmentation du taux de natalité. Hanus argumente dans cet esprit, s’aidant de l’exemple de la France comme pays généreux exemplaire envers les familles à la démographie relativement favorable. Tirer des conclusions d’un exemple est toujours risqué, mais dans ce cas, le choix est très judicieux.
La France (mais aussi les pays scandinaves) est un excellent exemple de l’importance non seulement du niveau des dépenses de soutien familial mais aussi de sa structure pour atteindre un taux de natalité plus élevé, à savoir l’accent mis sur le soutien aux services de garde préscolaires.
Alors que l’État en France a traditionnellement financé principalement les jardins d’enfants, l’accent a récemment été mis de plus en plus sur l’augmentation de la capacité d’accueil des enfants de moins de 3 ans, ce qui a fait passer la participation de 41 % de la tranche d’âge en 2007 à 60 % en 2019 (Slovaquie atteint environ 7 %). La durée de la garde est fixée pour permettre aux deux parents de travailler à temps plein.
Les avantages fiscaux pour les familles sont également relativement généreux en France, reflétant une stratégie visant à soutenir toutes les familles, y compris celles aux revenus les plus élevés. Cependant, une partie de l’aide fiscale va également aux crèches et crèches sous la forme d’un bonus fiscal pouvant aller jusqu’à la moitié du coût de la garde d’enfants (mais pas plus de 2 300 € par an).
Au contraire, les dépenses françaises en prestations familiales (démographiques) sont inférieures à la moyenne européenne et ont diminué récemment, en partie en raison du ciblage plus important de certaines prestations sur les ménages à faible revenu dans un effort d’assainissement des finances publiques à la suite de la crise financière mondiale.
Élaboration de politiques fondées sur des données probantes
Cette importance croissante accordée aux services repose, entre autres, sur des recherches qui montrent clairement que les différences de taux de natalité entre les pays sont principalement dues à des facteurs qui affectent la capacité des femmes à concilier carrière, soins aux enfants et soins domestiques. Dans les pays qui ne peuvent pas réduire ce double fardeau, les femmes font des compromis sur les deux fronts : elles travaillent moins en moyenne et ont moins d’enfants.
Par conséquent, toutes les dépenses ne sont pas équivalentes du point de vue du taux de natalité. Le soutien aux services de garde d’enfants présente un avantage bien plus important que les allocations ou les allégements fiscaux, que les mères (en particulier celles qui ont un niveau d’instruction supérieur à la moyenne) ne sont pas en mesure de compenser de manière adéquate la perte de revenus due à de longues interruptions de carrière.
Ces découvertes ont inspiré une révolution dans la politique familiale en Allemagne, qui, malgré des dépenses très généreuses, a longtemps eu un problème de faible taux de natalité. Jusqu’à récemment, l’Allemagne avait une structure de dépenses similaire à celle de la Slovaquie, avec une prédominance significative des prestations en espèces, des allégements fiscaux et des services aux personnes souffrant de malnutrition. Cependant, entre 2009 et 2017, il a considérablement augmenté les dépenses de services en pourcentage du PIB (de 45 %) et réduit les dépenses de dépenses (de 18 %).
En Slovaquie, l’élaboration de politiques fondées sur des preuves a apparemment laissé les révolutionnaires pro-famille froids. Malgré le fait que la Slovaquie a des dépenses supérieures à la moyenne en prestations familiales ainsi qu’en avantages fiscaux depuis les changements depuis 2017, le paquet proposé dépense encore plus de 800 millions d’euros par an dans ces composantes.
Les 370 millions restants font partie du service, mais n’aident pas à alléger le double fardeau du travail et des soins à domicile sur les épaules des mères.
Même si le niveau d’ambition du paquet proposé est démesuré, cela ne change rien à la conclusion selon laquelle sa générosité sans précédent avec la natalité ne bougera pas de manière significative et durable.
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