Combats pour le Haut-Karabakh : l’Azerbaïdjan détruit les positions des séparatistes arméniens, des dizaines de victimes sont signalées

L’Azerbaïdjan a annoncé mardi que ses forces armées avaient pris le contrôle de dizaines de positions militaires au Haut-Karabakh qui y étaient auparavant détenues par les séparatistes arméniens. TASR en informe selon l’agence AFP.

Bakou a lancé mardi une opération militaire terrestre « antiterroriste » dans cette région contestée, dont l’objectif déclaré est le « rétablissement de l’ordre constitutionnel ».

« Plus de 60 positions de combat des forces armées arméniennes (séparatistes) sont désormais sous le contrôle de nos forces armées », a déclaré un porte-parole du ministère azerbaïdjanais de la Défense lors d’une conférence de presse quelques heures après le lancement de l’offensive.

Les Arméniens font état d’au moins 25 victimes et ont déjà évacué 16 villages

Mardi, l’Azerbaïdjan a lancé une opération terrestre « antiterroriste » au Haut-Karabakh, dont l’objectif déclaré est la « restauration de l’ordre constitutionnel ». Selon le dernier bilan des séparatistes arméniens, au moins 25 personnes, dont deux civils, sont déjà mortes des suites de cette opération.

Les Arméniens du Haut-Karabakh ont annoncé que plus de 7 000 personnes ont déjà été évacuées depuis le début de l’opération militaire azerbaïdjanaise dans cette région. TASR en informe selon le rapport de l’agence AFP.

« Plus de 7 000 personnes ont déjà été évacuées de 16 villages civils des régions (arméniennes) d’Askeran, Martakert, Martuni et Shush d’Arkhangelsk/Haut-Karabakh », a déclaré le médiateur du Karabakh, Gegham Stepanyan, sur les réseaux sociaux, utilisant le nom arménien du Karabakh.

Selon le ministère, les forces russes de maintien de la paix ont organisé l’évacuation de la population civile du Haut-Karabagh des zones les plus dangereuses et ont fourni une aide médicale à neuf civils blessés. Concrètement, il s’agissait de l’évacuation de 469 personnes, dont 185 enfants.

L’Azerbaïdjan avait précédemment accusé l’Arménie et les séparatistes du Karabakh d’avoir orchestré des attaques terroristes. Il a conditionné les négociations sur la fin de l’opération à la capitulation des séparatistes.

Des manifestants ont affronté la police à Erevan

Des manifestants à Erevan, la capitale arménienne, appelant à la démission du Premier ministre Nikola Pashinyan, ont affronté la police mardi. Les affrontements ont été filmés par la télévision locale, écrit TASR, selon un reportage de l’agence AFP.

Sur les images de la télévision arménienne, vous pouvez voir comment certains manifestants ont tenté de briser le cordon de police et de se rendre au bâtiment où se trouve le gouvernement. Ils ont jeté des bouteilles aux fenêtres ainsi que sur les policiers eux-mêmes. Ils ont réussi à briser la vitre de la porte d’entrée du bâtiment, qui a été capturée par la branche arménienne de la station Radio Sloboda (RFE/RL). La police est également intervenue en lançant des grenades assourdissantes contre les manifestants.

Les manifestants appelant à la démission du Premier ministre sont descendus dans la rue après que l’Azerbaïdjan a lancé mardi une opération militaire dans la région contestée du Haut-Karabakh.

Selon un journaliste de l’AFP, des centaines de personnes se sont rassemblées sur la place de la République d’Erevan, devant le bureau du Premier ministre, pour condamner la gestion de la crise du Karabakh par Pashinyan. Ils ont scandé des slogans tels que « Nikol traître » ou « Nikol, démissionne ».

Pashinyan a fait face à des protestations contre son gouvernement en Arménie depuis qu’Erevan a perdu de vastes étendues de territoire dans et autour du Haut-Karabakh lors d’une guerre de six semaines avec l’Azerbaïdjan en 2020.

« Il n’est pas possible d’avoir un dirigeant qui perd nos territoires », a déclaré à l’AFP l’un des manifestants, également ancien combattant. Il a ajouté que les Arméniens veulent désormais montrer qu’ils n’abandonneront pas leur peuple au Karabakh.

Les séparatistes ont appelé à des négociations

L’Azerbaïdjan a cité le bombardement « systématique » de positions par les troupes soutenues par l’Arménie comme raison de sa dernière opération militaire, les accusant d’espionnage et également de fortifier leurs positions défensives.

Les séparatistes soutenus par l’Arménie ont appelé l’Azerbaïdjan à mettre fin aux hostilités et à entamer des négociations.

« La partie du Karabakh appelle la partie azerbaïdjanaise à cesser immédiatement le feu et à s’asseoir à la table des négociations », a déclaré le ministère des Affaires étrangères de la République du Haut-Karabakh, non reconnue au niveau international, dans un communiqué.

Un conflit militaire majeur menace au-delà des frontières de l’Europe.  La tension peut être coupée (+ carte)


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Réactions du monde

Le président français Emmanuel Macron a appelé mardi l’Azerbaïdjan à mettre immédiatement fin à son opération militaire dans la région séparatiste du Haut-Karabakh. TASR en informe selon le rapport de l’agence AFP

Lors d’un appel téléphonique avec le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan, Macron a appelé à « la reprise immédiate des pourparlers » entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour trouver une « paix juste et durable ». Il a également appelé à un « arrêt immédiat de l’offensive » lancée par Bakou.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a lancé un appel similaire à la « fin immédiate » de l’opération militaire à Bakou. « Les États-Unis sont profondément préoccupés par les actions militaires de l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh et appellent l’Azerbaïdjan à mettre immédiatement fin à ces opérations », a déclaré Blinken.

Avant même l’annonce de Macron, la France avait appelé le Conseil de sécurité de l’ONU à convoquer une réunion d’urgence sur la situation au Karabakh. Dans le même temps, la chef de la diplomatie française, Catherine Colonnová, a déclaré que l’opération militaire de l’Azerbaïdjan est « illégale, inexcusable et inacceptable ». Elle a souligné que Bakou porte la responsabilité du sort des Arméniens dans cette région.

L’Azerbaïdjan a condamné ces déclarations comme étant islamophobes. « La politique islamophobe et anti-azerbaïdjanaise de la France, ainsi que son ingérence inacceptable dans les affaires intérieures de l’Azerbaïdjan, montrent clairement que plus la France est éloignée de cette région (Karabakh), mieux c’est », a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères.

Regardez le reportage d’archives sur les combats au Haut-Karabakh du 6 octobre 2020 :

Gaspard Pettigrew

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