Il est désormais certain que le tueur s’est radicalisé, mais on peut se demander si le fanatisme religieux était réellement le mobile du massacre. Cependant, les résultats obtenus jusqu’à présent suggèrent que cette hypothèse est proche de la vérité. L’employé civil de la préfecture de police de Paris qui a tué jeudi quatre de ses collègues avait des opinions extrémistes. « L’auteur des faits adhère à une idée radicale de l’islam, il était en contact avec des salafistes », a indiqué le procureur antiterroriste Jean-François Ricard dans le communiqué. Le salafisme est un mouvement islamique qui supprime les droits et libertés des non-musulmans de manière radicale.
Photo: Reuters, PHILIPPE WOJAZER
Un informaticien a poignardé à mort trois policiers et un employé administratif à la préfecture de police de Paris, jeudi.
Le tueur, Mickael Harpon, 45 ans, est né sur l’île française de la Martinique, dans les Caraïbes. Il travaillait à la préfecture de police de Paris depuis 2003.
Le journal Le Monde écrit que les enquêteurs se penchent sur la version selon laquelle Harpon aurait commis une attaque djihadiste préméditée. Le matin, il a acheté deux couteaux de cuisine, dont un mesurait 33 centimètres de long. Entre 11h21 et 11h50, il a échangé 33 SMS avec sa femme. Leur contenu était exclusivement religieux. « Les messages se terminaient par les mots Allahu akbar (Dieu est le plus grand) », a précisé le procureur Ricard.
Le massacre a eu lieu en quelques minutes. Harpon s’est déchaîné de 12h53 à 13h00 lorsqu’il a été abattu par un jeune policier qui travaillait au quartier général depuis seulement quelques semaines. Le tueur a tranché la gorge d’une des victimes, qui saignait, ce que font les membres de l’organisation terroriste État islamique lorsqu’ils s’emparent de ceux qu’ils considèrent comme des infidèles.
L’épouse de l’agresseur a été placée en garde à vue, qui s’est prolongée tout le week-end. Les médias ne précisent pas si elle était au courant ou si elle avait la moindre idée du terrible projet de son mari, malgré le fait qu’ils aient échangé de nombreux SMS. Tout ce que l’on sait jusqu’à présent, c’est qu’elle a déclaré aux détectives que Harpon « avait entendu des voix » dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le procureur Ricard a également informé que le contrevenant avait récemment modifié son comportement. Il a commencé à éviter tout contact avec les femmes et il y a quelques mois, il a commencé à porter des vêtements différents.
Dans le même temps, les enquêteurs ont constaté que Harpon avait approuvé l’attentat terroriste perpétré à la rédaction du magazine satirique Charlie Hebdo à Paris, où en janvier 2015 des islamistes avaient assassiné douze personnes. Le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que le contrôle au sein des forces de sécurité devait être renforcé afin que les personnes qui se radicalisent cessent d’y travailler. « La découverte des menaces internes est pour tous une priorité absolue », a-t-il déclaré au Journal du Dimanche. Philippe a admis que le risque zéro n’existe pas, mais que c’est le devoir de l’État de ne jamais accepter de carence dans l’inspection de ses forces.
L’opposition, en réponse à l’affaire qui a secoué la France, réclame la démission du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Cependant, le Premier ministre a exprimé son plein soutien.
Beaucoup s’étonnent que Harpon, radicalisé, puisse continuer à travailler comme informaticien dans un service de police sensible sans se faire remarquer. Il a travaillé dans la section des services de renseignement, qui comprend également la lutte contre le terrorisme. Le journal Le Figaro a souligné que des membres des services secrets craignent que Harpon n’ait pu transmettre aux islamistes des informations importantes provenant de son lieu de travail.
Nous avons échangé le rapport de l’agence contre un article de la Pravda.
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