PARIS – Samedi dernier, l’Église protestante unie de France (EPUdF) a béni pour la première fois l’union de deux ecclésiastiques du même sexe : il s’agit du mariage de deux jeunes femmes qui sont au début de leur carrière sacerdotale dans le église.
La proposition de bénir les mariages homosexuels a été approuvée par le Synode des évêques de l’EPUdF en 2015. La décision de l’Église est intervenue deux ans après que le gouvernement français ait autorisé les mariages homosexuels et lesbiens malgré les protestations soutenues par l’Église catholique.
Le Synode de l’EPUdF, né en 2012 de la fusion des Églises luthérienne et réformée française, avait également approuvé à l’époque que les curés des paroisses individuelles puissent décider d’accorder ou non une telle bénédiction. Jean-François Breyne, qui a célébré samedi la cérémonie de bénédiction au temple protestant de Maguelone à Montpellier, a rappelé dans un entretien au site d’information France Info que les mariages homosexuels existent dans l’Église protestante et « c’est une réalité qui évolue assez vite ».
Selon l’une des épouses, Agnès Kauffmann, la bénédiction de son union conjugale est également importante pour l’Église elle-même et constitue un symbole important. Sa compagne Émiline Daudé estime en revanche que les personnes issues de la communauté LGBT « il faut qu’ils voient d’autres personnes engagées de ce milieu, y compris au sein des églises ». Ces deux femmes, âgées de 31 et 33 ans, sont au début de leur carrière cléricale.
Alors que les mariages hétérosexuels sont depuis longtemps la norme pour les prêtres protestants, la décision de 2015 du Synode de l’Église EPUdF, qui autorise les membres du clergé à contracter des unions homosexuelles, reste controversée et laisse une certaine discrétion dans l’application de la règle.
Le changement de règle fait suite à deux ans de débat
« Ce n’est ni un droit ni un devoir » c’est ce qui est écrit dans le texte du communiqué du synode de la ville de Sète. Il ajoute qu’il ne peut être forcé « d’aucune paroisse et d’aucun curé ». Le changement de règlement fait suite à deux années de discussions au sein de l’Église, a déclaré le porte-parole de l’EPUdF, Daniel Cassou. « C’est toujours une chose sensible » a-t-il déclaré à l’AFP.
En matière de mariage, la théologie protestante ne reconnaît pas les sacrements – il s’agit uniquement du baptême et de la Cène du Seigneur – mais elle donne sa bénédiction aux couples hétérosexuels et homosexuels après une cérémonie civile. Après la Mission évangélique populaire, l’EPUdF est la deuxième église protestante de France à pratiquer ce « geste liturgique », a indiqué l’AFP. Selon Daniel Cassou, pasteur et responsable de la communication de l’EPUdF, une trentaine d’églises protestantes dans le monde ont donné leur accord pour bénir les unions homosexuelles, ajoute France Info. Les protestants constituent la deuxième branche du christianisme dans le monde après le catholicisme. L’Église catholique exige que les prêtres vivent dans le célibat et n’autorise pas le mariage, quelle que soit leur orientation sexuelle.
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