Le rédacteur en chef a dénoncé Chirac et Mitterrand.
PARIS, BRATISLAVA. Il était proche du président français François Mitterrand, le Premier ministre français Pierre Mendés l’a qualifié de « cher ami » et l’acteur Alain Delon était également présent à son mariage.
Philippe Grumbach était considéré comme une icône du journalisme français de la seconde moitié du XXe siècle. Cependant, le rédacteur en chef de longue date de l’hebdomadaire L’Express a également été un agent des services secrets soviétiques du KGB pendant au moins 35 ans.
Il a fait cette révélation plus de vingt ans après la mort de Grumbach. sa maison chaque semaine. Le journaliste a apporté aux Soviétiques des informations sensibles sur les hommes politiques français et a reçu de généreuses récompenses pour cela.
Dans l’article, vous lirez :
- pourquoi Grumbach était considéré comme un journaliste éminent,
- quel genre de relations entretenait-il avec les hommes politiques français les plus éminents,
- lorsqu’il fut recruté par le KGB,
- comment le journaliste a tenté de manipuler les élections.
Agent et journaliste éminent
« L’un des agents du KBG les plus anciens et les plus appréciés », a écrit Vasily Mitrokhin, un agent bien connu du KGB qui a fui en Grande-Bretagne après la chute de l’Union soviétique avec plus de 25 000 pages de documents secrets, dans ses notes sur l’homme. avec le nom de code Brok.
Un agent nommé Brok est également mentionné à plusieurs reprises dans ces documents. Il a fallu attendre que Cyril Gelibter, doctorant à la Sorbonne, trouve le nom du premier directement dans les rapports des services de renseignement soviétiques. rédacteur en chef de l’hebdomadaire L’Express Grumbach. Il a commencé à travailler pour le KGB dès 1946, à l’âge de 22 ans, et a continué jusqu’en 1981.
Grumbach devient agent en travaillant pour l’AFP puis pour Libération. Cependant, il n’acquiert une plus grande influence qu’en tant que rédacteur en chef de l’hebdomadaire L’Express, qu’il dirige d’abord entre 1956 et 1963 et pendant plusieurs années après 1971.
« C’était l’une des personnalités les plus marquantes et les plus respectées de la presse française », disait de lui Jean-Jacques Aillagon, alors ministre de la Culture, en 2003, à la mort de Grumbach.
Il figurait également parmi les sources soviétiques les plus importantes en Europe occidentale, comme en témoigne le fait qu’il avait des contacts directs avec les cinq directeurs du service de renseignement chargé de l’espionnage en Europe occidentale.
Grumbach a initialement rejoint le KGB pour des raisons idéologiques et n’a pas caché ses sympathies pour le Parti communiste. Plus tard, il a acheté un appartement grâce aux contributions des Soviétiques. Rien qu’au cours des années 1976 et 1978, Grumbach a reçu des Russes une compensation financière d’un montant de 399 000 francs, ce qui représenterait aujourd’hui plus de 250 000 euros. Les meilleurs agents recevaient en outre une prime annuelle de trois mille francs.
Les documents soviétiques et les articles de l’hebdomadaire L’Express n’indiquent pas que le magazine était sous l’influence directe de la Russie, et les Soviétiques utilisaient probablement davantage son rédacteur en chef pour des contacts politiques.
« Grumbach n’était pas un agent de désinformation. En raison de ses contacts avec la haute politique, il était agent de relations publiques du KGB, chargé du renseignement politique », a déclaré Raymond Nart, ancien employé de la DST française qui, entre 1966 et 1998, s’est consacré à la « chasse » des agents soviétiques. raconte L’Express.
Ils ont manipulé les élections
Grumbach n’a pas caché ses relations étroites avec plusieurs hommes politiques. L’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing le considérait comme l’un de ses plus proches conseillers, selon Le Canard enchainé.
Dans le même temps, selon l’ancien agent Mitrokhin, Grumbach, sur instruction du chef du KGB, Youri Andropov, tentait de transmettre aux rivaux de Giscard de faux documents, censés discréditer la coopération dans la campagne présidentielle de 1974. Giscard d’Estaing fut alors de peu vaincu Mitterrand.
L’ancien agent du KGB Ilya Zhirkvelov en 1987 dans une interview accordée à l’hebdomadaire dissident russe Ruskaja Mysl, basé à Paris il a déclaré que les agents avaient pour mission de tout faire pour que Mitterrand, bien que socialiste, ne remporte pas les élections. « Nous avons utilisé deux grands quotidiens français et trois journaux en dehors de Paris, qui ont publié des articles vantant Giscard comme un homme en quête de paix. Je ne peux pas dire dans quelle mesure ces documents ont aidé Giscard d’Estaing à être élu président, mais le fait en lui-même est important », a déclaré Dzhirkvelov.
Réclamations de Radio France International (RFI)que selon les documents de Mitrokhin, L’Express n’était pas le seul média français infiltré par des agents soviétiques.
Au moins six agents ont travaillé pour l’AFP entre 1956 et 1980. Les notes mentionnent également le reportage du journal Le Monde sur la guerre de Viêt Namdans lequel les mots d’un discours du dissident russe Alexandre Soljenitsyne ont été déformés pour le faire passer pour un sympathisant nazi.
Selon RFI, même si rien ne prouve que la campagne ait été directement organisée par le KGB, elle était « tout à fait cohérente avec la désinformation que le KGB a tenté d’insuffler dans la presse occidentale ».
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