Il fut l’un des représentants les plus éminents de l’exil anticommuniste.
Prague/Bratislava, 27 octobre (TASR) – Le vendredi 27 octobre, cent ans se seront écoulés depuis la naissance de l’écrivain, publiciste, éditeur et homme politique tchèque Pavel Tigrid.
Il fut l’un des représentants les plus éminents de l’exil anticommuniste. Entre 1946 et 1947, il a mis en garde contre la priorité accordée aux relations avec le « libérateur » soviétique au détriment des relations avec l’Occident, puis, en exil, il a utilisé toutes les possibilités pour entretenir la flamme de la liberté chez les citoyens de son pays.
Pavel Tigrid, de son vrai nom Pavel Schönfeld, est né le 27 octobre 1917 à Prague, en République tchèque. Il venait d’une famille décimée par l’Holocauste nazi. En 1939, il s’enfuit à Londres (Royaume-Uni), où il travaille pendant six ans à la BBC tchèque sous le pseudonyme de Tigrid. Après la Seconde Guerre mondiale, il retourne dans son pays natal. En février 1948, il prépare un reportage dans la zone d’occupation britannique en Allemagne, d’où il ne revient jamais. Il a émigré de l’ex-Tchécoslovaquie pour lutter contre le régime totalitaire de son pays.
Il a fondé la rédaction tchécoslovaque de Radio Free Europe (RFE) et en a été le directeur européen à Munich, en Allemagne, jusqu’en 1952, date à laquelle il partit pour les États-Unis d’Amérique (USA). En 1960, il s’installe à Paris (France), où il publie jusqu’en 1972 la revue Svědectví, porte-parole de l’émigration anticommuniste tchécoslovaque, qu’il fonde en 1956. Le plus célèbre de ses livres est probablement le Guide de poche des femmes intelligentes. to Their Own Destiny, publié en 1988 en exil et en 1990 également en République tchèque (RC).
Après la Révolution douce, il retourne dans son pays natal en 1989 et devient conseiller du président tchécoslovaque de l’époque, Václav Havel. Entre 1994 et 1996, il a occupé le poste de ministre de la Culture de la République tchèque. Plus tard, il a travaillé comme conseiller du chef du cabinet du président de la République tchèque dans le domaine des relations tchéco-allemandes. À sa propre demande, il le quitte le 31 décembre 1998 et retourne dans sa famille en France, mais il continue d’entretenir des relations actives avec les hommes politiques et les médias tchèques. Il a été coprésident du Conseil de coordination du forum de discussion et d’édition tchéco-allemand.
En présence du président tchèque Václav Havel, l’ambassadeur d’Allemagne en République tchèque, Hagen Lambsdorf, a remis en juillet 2000 à Pavlo Tigrid la prestigieuse Grand-Croix allemande. Le président allemand Johannes Rau a remis le prix à Tigrid lors de la cérémonie temps.
Pavel Tigrid, chroniqueur, écrivain, journaliste et légende de l’exil tchèque âgé de quatre-vingt-cinq ans, a décidé de quitter volontairement le monde. Il est décédé le 31 août 2003 à Hérica, France.
Malgré son grand âge, il vécut très activement jusqu’au dernier moment. Il commentait régulièrement la politique tchèque, collaborait à des journaux et à la radio et fréquentait la société lors de ses visites à Prague. Sa mort subite a donc surpris ses amis en France et en République tchèque.
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