La France pourrait réduire ses exportations d’électricité vers l’Italie pendant deux ans alors qu’elle est aux prises avec une baisse de la production de ses centrales nucléaires. Bloomberg en a parlé aujourd’hui. Les approvisionnements en provenance de France représentent environ 5 % de la consommation d’électricité italienne.

Une porte-parole du ministère italien de l’énergie a déclaré aujourd’hui que l’Italie travaillait déjà sur des plans pour compenser toute coupure d’approvisionnement après avoir reçu un message écrit de la compagnie d’électricité française EDF concernant un éventuel arrêt des exportations. Elle a ainsi confirmé un rapport antérieur de La Repubblica. Cependant, le porte-parole d’EDF a démenti cette nouvelle, affirmant que l’entreprise n’avait envoyé aucune lettre aux autorités italiennes. Le ministère français des Finances s’est refusé à tout commentaire.

La production des centrales nucléaires d’EDF devrait tomber à son plus bas niveau depuis plus de trois décennies en raison de problèmes de maintenance, transformant la France d’un exportateur net traditionnel d’électricité en un importateur net. La baisse de la production d’électricité en France aggrave la crise énergétique en Europe, qui est à l’origine de la restriction des approvisionnements en gaz depuis la Russie, écrit Bloomberg.

Les problèmes énergétiques sont un test de solidarité entre les États membres de l’Union européenne. L’éventuelle interruption de l’approvisionnement français en électricité de l’Italie suggère que les intérêts nationaux pourraient l’emporter en cas d’aggravation de la crise énergétique, prévient Bloomberg.

La situation entourant l’approvisionnement en gaz russe s’est compliquée lorsque la Russie a lancé une attaque contre l’Ukraine en février et que l’Union européenne a adopté une série de sanctions anti-russes en représailles. La Russie justifie la restriction de l’approvisionnement en gaz par des problèmes techniques causés par les sanctions. Mais l’Union européenne affirme que les problèmes techniques ne sont qu’un prétexte et que Moscou utilise le gaz comme une arme pour faire avancer ses intérêts.