La France et l’Allemagne appellent le nouveau gouvernement italien à ouvrir les ports aux près de 1 000 personnes secourues par les organisations humanitaires en Méditerranée. Certaines d’entre elles sont en mer depuis plus de deux semaines. Les organisations humanitaires qui s’occupent des migrants mettent en garde contre une aggravation des conditions de vie, notamment des personnes dormant à même le sol en hiver et une propagation de la fièvre.

Mais le nouveau ministre italien de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, a proposé de nouvelles mesures dans lesquelles il affirme que les ONG ne respectent pas les procédures en coordonnant mal leurs opérations de sauvetage, ce qui ouvre la voie à la fermeture des ports par l’Italie. Piantedosi a également demandé aux pays dont les navires battent pavillon d’intervenir. Le silence de l’Italie face aux demandes répétées d’un port sûr a essentiellement bloqué trois navires de sauvetage en mer, rappelant l’ancien ministre italien de l’Intérieur Matteo Salvini, qui est désormais en charge des ports en tant que ministre des Infrastructures. En attendant, cependant, les autorités italiennes autorisent l’arrivée des personnes secourues par les patrouilles italiennes, dont 456 qui sont arrivées en Calabre jeudi.

Le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé vendredi que le droit international stipule clairement que l’Italie, en tant que port le plus proche, « doit accueillir le navire », faisant référence à l’Ocean Viking, battant pavillon norvégien, avec 234 personnes à bord. Il est exploité par le groupe SOS Méditerranée, dont l’un des sièges est en France. Le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué jeudi avoir demandé à l’Italie d’aider en urgence le navire Humanitarian 1, qui navigue sous pavillon allemand et compte 179 personnes à bord. Le navire se trouve actuellement à l’est de la Sicile et transporte 100 mineurs non accompagnés, dont un bébé de sept mois, a indiqué l’association SOS Humanité, qui exploite le navire.

Selon M. Darmanin, la France et l’Allemagne ont assuré à l’Italie qu’elles étaient prêtes à accueillir une partie des migrants, afin que l’Italie « ne porte pas seule le fardeau ». Le navire Geo Barents de Médecins Sans Frontières est également en mer, naviguant sous pavillon norvégien et transportant 572 personnes, dont 60 mineurs non accompagnés, des familles avec enfants et des personnes âgées.

Les organisations humanitaires rejettent les accusations de contournement des procédures, affirmant qu’il est de leur devoir de secourir les personnes en danger en mer. Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, les États côtiers sont tenus d’accueillir les personnes des bateaux de sauvetage le plus rapidement possible et les gouvernements doivent travailler ensemble pour offrir aux survivants un refuge sûr.

(tamis)

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