La robotique et les nouvelles technologies sont prêtes à amorcer de grands changements dans la société, qui dans de nombreux cas sont inévitables. Les scientifiques européens cherchent des moyens d’utiliser ce potentiel caché dans deux domaines clés, à savoir l’éducation et les soins de santé.
Une meilleure interaction machine-homme peut changer notre avenir, et de manière positive. La robotique et les nouvelles technologies cachent un grand potentiel. Deux projets de recherche européens donnent une idée de la manière dont ces tendances pourraient affecter deux domaines clés : l’éducation et la santé.
La robotique dans le domaine de la santé
Le coordinateur du projet PhilHumans financé par l’Union européenne (UE), Aki Härmä, estime que la robotique et l’intelligence artificielle vont fondamentalement changer les soins de santé. Le projet mentionné rassemble des scientifiques de cinq universités à travers l’Europe, qui collaborent avec deux partenaires commerciaux – R2M Solution en Espagne et Philips Electronics aux Pays-Bas. Leur objectif commun est de trouver des moyens concrets d’utiliser des technologies innovantes pour améliorer la santé humaine.
L’intelligence artificielle permet de nouveaux services et, selon le coordinateur du projet, cela signifie que les soins de santé peuvent être fournis 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Aki Härmä souligne l’énorme potentiel des technologies qui peuvent aider les gens à prendre soin de leur propre santé à la maison. Par exemple, via une application capable de surveiller l’état mental et physique d’une personne et de reconnaître les problèmes à temps, ou des chatbots qui peuvent conseiller et proposer des diagnostics, etc.
Un robot empathique
Le projet, qui a débuté en 2019 et durera jusqu’à fin 2024, se compose de huit sous-projets, chacun étant dirigé par un doctorant.
Un sous-projet examine comment les compétences spécifiques des professionnels de la santé mentale – telles que l’empathie et les questions ouvertes – peuvent être encodées dans un chatbot alimenté par l’IA. Cela pourrait signifier que les personnes souffrant de troubles mentaux pourraient accéder à un soutien pertinent depuis leur domicile, potentiellement à moindre coût.
L’équipe s’est rapidement rendu compte que reproduire la gamme complète des compétences en psychothérapie dans un chatbot impliquerait des défis qui ne pourraient pas être résolus d’un seul coup. Au lieu de cela, il s’est concentré sur un défi clé : comment créer un robot qui fait preuve d’empathie. Selon les chercheurs, il s’agit d’un premier pas essentiel pour que les gens fassent confiance aux robots et leur confient leurs sentiments.
Comme point de départ, l’équipe a créé un algorithme capable de répondre avec un ton et un contenu appropriés aux expressions d’empathie. Cette technologie n’a pas encore été traduite en une application ou un produit, mais elle fournit une base qui pourrait être utilisée dans de nombreuses applications différentes.
Aide ménagère pour personnes handicapées
PhilHumans explore également d’autres possibilités d’application de la robotique dans les soins de santé. Par exemple, un algorithme est en cours de développement qui peut utiliser une caméra pour comprendre les tâches qu’une personne essaie d’effectuer et analyser l’environnement environnant.
Le but ultime est d’utiliser cet algorithme dans un robot qui aiderait les personnes souffrant de déclin cognitif à accomplir avec succès les tâches quotidiennes à la maison.
La robotique dans l’éducation
Un réseau international d’universités et de partenaires industriels d’ANIMATAS, financé par l’UE, étudie si et comment les robots et l’intelligence artificielle peuvent nous aider à apprendre plus efficacement. Une idée concerne les erreurs : les enfants peuvent apprendre en remarquant et en corrigeant les erreurs des autres – dans ce cas, des robots.
« Un enseignant ne peut pas faire d’erreurs« , explique le coordinateur du projet, le professeur Mohamed Chetouani de l’Université de la Sorbonne à Paris, en France. « Mais un robot ? Il peut. Et les erreurs sont très utiles dans l’éducation.”
Selon le professeur Chetouani, il n’est pas difficile de se poser la question de savoir si les robots peuvent aider les enfants à mieux apprendre, mais il est important de comprendre comment utiliser spécifiquement leur potentiel. C’est pourquoi le projet a décidé dès le début de poser des questions plus intelligentes et plus spécifiques qui aideraient à identifier comment les robots pourraient être utiles dans les salles de classe.
ANIMATAS se compose de sous-projets. L’un des objectifs du sous-projet était de mieux comprendre le processus d’apprentissage chez les enfants et d’analyser quels types d’interactions les aident le mieux à retenir l’information.
Une expérience mise en place pour étudier cette question a mis les enfants au défi de travailler avec un robot pour trouver l’itinéraire le plus efficace à l’aide d’une carte.
Pendant l’exercice, le robot interagit avec les enfants et leur propose des conseils et des suggestions. Il mesure également avec soin divers indicateurs du langage corporel des enfants, tels que le contact visuel, le ton de la voix et l’expression faciale.
La recherche a révélé que certains schémas d’interaction correspondent à un apprentissage amélioré. Grâce à ces informations, ils pourront mieux évaluer dans quelle mesure les enfants utilisent les connaissances qu’ils ont acquises et, à long terme, développer des stratégies pour maximiser cet engagement – augmentant ainsi le potentiel d’apprentissage.
Les prochaines étapes du projet consisteront à trouver comment adapter cet apprentissage robotisé aux enfants ayant des besoins éducatifs particuliers.
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