Jeudi, le Premier ministre arménien Nikol Pashinyan a accusé l’Azerbaïdjan de préparer une provocation militaire et de déployer des troupes le long de la frontière et à proximité de la région séparatiste du Haut-Karabakh. L’AFP en informe.

Les anciennes républiques soviétiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan se disputent depuis des décennies la région montagneuse du Haut-Karabakh, reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan mais habitée principalement par des Arméniens. Bakou et Erevan ont mené deux guerres dans la région au cours des dernières décennies.

Les tensions se sont intensifiées ces derniers mois, les deux parties se rejetant mutuellement la responsabilité des attaques frontalières.

« La situation militaro-politique dans notre région s’est sérieusement détériorée », a déclaré Pashinyan lors d’une réunion gouvernementale à Erevan. « L’Azerbaïdjan démontre son intention d’entreprendre une nouvelle provocation militaire contre le Haut-Karabakh et l’Arménie », a-t-il déclaré.

Bakou a qualifié ces affirmations de « nouvelle fausse manipulation politique ». « L’Arménie doit renoncer à ses revendications territoriales contre l’Azerbaïdjan, mettre fin aux provocations militaro-politiques et cesser de créer des obstacles au processus de paix », a déclaré le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères dans un communiqué.

Erevan accuse Bakou d’être responsable du blocus du Haut-Karabakh depuis novembre, empêchant l’approvisionnement alimentaire des zones peuplées d’Arméniens et déclenchant une crise humanitaire.

Au cours du week-end, Pashinyan a critiqué Moscou pour son incapacité à protéger l’Arménie de l’avancée de l’Azerbaïdjan. Selon lui, la Russie est « incapable ou peu disposée » à contrôler le corridor de Lachin – le seul lien reliant l’Arménie à la région du Haut-Karabakh.

Moscou a déployé ses forces pour patrouiller le couloir de Lachin en 2020 dans le cadre d’un accord de paix qui a mis fin à la guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.

Pashinyan a récemment déclaré que le fait que l’Arménie compte sur la Russie comme garant de sa sécurité était une « erreur stratégique », rapporte l’AFP.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Mikhaïl Galuzine a déclaré cette semaine aux médias russes que l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord tentait d’entraîner l’Arménie « dans sa sphère d’influence pernicieuse ».