DOUBLE. Les chaînes de télévision camerounaises qui diffusent des programmes « faisant la promotion des pratiques homosexuelles » sont menacées de suspension. C’est ce qu’indique un communiqué publié mardi par le Conseil de la radiodiffusion télévisuelle du Cameroun (CNC).

L’avertissement concerne principalement les chaînes de télévision étrangères diffusant au Cameroun, où les rapports homosexuels sont toujours criminalisés.

Selon l’agence AFP, le CNC n’indique aucun média précis sur lequel portent ses réserves.

Ils n’ont pas nommé les stations spécifiquement

Cependant, l’un des représentants du CNC, qui a souhaité rester anonyme, a assuré à l’agence AFP qu' »actuellement il ne s’agit pas de telle ou telle société de télévision, car le volume de programmes inappropriés est trop important pour tous les énumérer ».

Le communiqué du CNC indique que les scènes faisant la promotion de l’homosexualité sont « de plus en plus présentes dans les dessins animés destinés aux enfants et aux adolescents ».

Le CNC a donc appelé les diffuseurs à retirer immédiatement de l’offre les programmes de ce type car ils « violent les lois, la morale et les coutumes de notre pays ». Dans le cas contraire, les médias concernés peuvent être suspendus.

Au Cameroun, comme dans de nombreux autres pays africains, de nombreuses chaînes de télévision étrangères sont disponibles par abonnement auprès du groupe français Canal+ et du groupe sud-africain DStv, ou de plusieurs autres petits opérateurs privés qui vendent l’accès aux chaînes étrangères via des récepteurs satellites.

Criminalisation de l’homosexualité au Cameroun

L’AFP a rappelé que les neuf membres du CNC sont nommés par décret du président Paul Biya, 90 ans, qui dirige le Cameroun depuis plus de 40 ans.

Le Cameroun est l’un des pays au monde où les relations sexuelles entre personnes de même sexe sont passibles d’une peine d’emprisonnement de six mois à cinq ans.

En mai 2022, l’ONG internationale Human Rights Watch a condamné les « violences et abus » dont sont régulièrement victimes les personnes LGBTI+ au Cameroun.

« La criminalisation de l’homosexualité a créé une atmosphère dans laquelle les Camerounais et les forces de sécurité peuvent attaquer et abuser des personnes LGBTI+ en toute impunité », a déclaré Human Rights Watch dans un communiqué.