Mardi (11/10), le gouvernement français a menacé de briser par la force les blocus des raffineries et des entrepôts de produits pétroliers, dont les employés se sont mis en grève.
C’est ce qu’a rapporté l’agence AFP, selon laquelle environ un tiers des stations-service en France manquent de carburant ou n’en ont plus du tout.
La grève des employés du géant de l’énergie TotalEnergies et d’autres grandes compagnies pétrolières est entrée dans sa troisième semaine. Les négociations sur les salaires sont dans l’impasse, a indiqué l’agence AFP.
La situation ne reviendra pas à la normale tout de suite
Les ministres du gouvernement et le président Emmanuel Macron ont appelé à une solution négociée à cette crise. Mais le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a menacé mardi de recourir à la force pour mettre fin aux blocages qui paralysent plusieurs raffineries et dépôts pétroliers français.
Il a ajouté que le gouvernement ferait ensuite appel à du personnel qualifié pour rétablir la situation d’approvisionnement en carburant à la normale.
Véran a décrit les actions en cours organisées par le syndicat de gauche CGT dans les installations de TotalEnergies comme étant « déraisonnable et hors la loi ».
Un porte-parole du gouvernement français a rappelé que la direction du géant pétrolier « il a le droit d’exiger la levée des blocages avant le début des négociations » sur les revendications des syndicalistes.
Il a précisé que même après le rétablissement de l’accès aux raffineries et aux entrepôts, il faudra environ deux semaines pour que la situation pétrolière en France revienne à la normale.
Routes bloquées
Dans son rapport, l’AFP précise que de longues files d’automobilistes se formaient déjà tôt le matin devant les stations-service en attendant de faire le plein.
Dans le centre de Paris, la circulation a ralenti car les voitures en attente ont bloqué les routes, les pistes cyclables et les passages pour piétons. Et c’est pour augmenter leurs chances de faire la queue alors que la station-service a encore quelque chose à vendre.
De nombreux automobilistes utilisent les réseaux sociaux pour échanger des conseils sur les endroits où faire le plein, a ajouté l’AFP.
Cette crise intervient dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et d’inflation qui réduisent le pouvoir d’achat des ménages français.
La coalition d’opposition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) a appelé à « marche contre la vie chère »qui aura lieu dimanche 16 octobre à Paris et dans d’autres villes.
Au cours du week-end, cette initiative a été soutenue par plusieurs personnalités françaises de premier plan, dont la lauréate cette année du prix Nobel de littérature, Annie Ernaux.
Certains grévistes devront revenir
La Première ministre Elisabeth Borne a annoncé mardi que la France ordonnerait à une partie des grévistes des raffineries et des entrepôts des compagnies pétrolières de reprendre le travail pour assurer l’approvisionnement en carburant des automobilistes. Il a été rapporté par les agences AFP et Reuters.
Les syndicats représentant la plupart des employés d’Esso France et d’Exxon Mobil sont parvenus à un accord salarial avec la direction lundi (10/10), mais les principaux syndicats CGT et FO ont voté en faveur du maintien des blocages.
Bornéo a déclaré mardi avoir ordonné aux préfets locaux de réquisitionner une partie du personnel nécessaire pour assurer l’approvisionnement en essence des stations-service du pays.
« Nous voulons que cette situation change rapidement », Borne, ajoutant que le gouvernement est prêt à prendre de nouvelles mesures si nécessaire et considère « inacceptable » bloquer tout le pays.
Bornéo n’a pas annoncé d’action similaire concernant la situation chez TotalEnergies, où certains sites ont également été touchés par la grève, mais elle a appelé les syndicats à l’origine des actions à accepter la main que l’entreprise leur donne.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Veran, a déclaré à la télévision RTL que les actions du syndicat de gauche CGT dans les installations de TotalEnergies sont « exagéré et irresponsable ». Et le ministre des Finances Bruno Le Maire a qualifié mardi la suspension des grèves de « la seule solution ».
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