Mardi, le gouvernement français a menacé de briser par la force les blocages des raffineries et des entrepôts de produits pétroliers, dont les employés se sont mis en grève.

Des chauffeurs font la queue pour de l’essence dans une station-service de la ville française de Lille le 7 octobre 2022

Environ un tiers des stations-service en France manquent de carburant ou n’en ont pas du tout. Une grève des travailleurs du géant de l’énergie TotalEnergies et d’autres grandes compagnies pétrolières est entrée dans sa troisième semaine, les négociations salariales étant dans l’impasse.

Les ministres du gouvernement et le président Emmanuel Macron ont appelé à une solution négociée à la crise, mais le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a menacé mardi de recourir à la force pour mettre fin aux blocages qui ont paralysé plusieurs raffineries et installations de stockage de pétrole françaises. Il a ajouté que le gouvernement ferait ensuite appel à du personnel qualifié pour rétablir la situation d’approvisionnement en carburant à la normale.

Véran a qualifié les actions en cours organisées par le syndicat de gauche CGT dans les installations de TotalEnergies de « déraisonnables et dépassant les limites de la loi ».

Un porte-parole du gouvernement français a rappelé que la direction du géant pétrolier « a le droit d’exiger la levée des blocages avant le début des négociations » sur les revendications du syndicat. Il a précisé que même après le rétablissement de l’accès aux raffineries et aux entrepôts, il faudra environ deux semaines pour que la situation pétrolière en France revienne à la normale.

Tôt le matin, de longues files d’automobilistes se formaient devant les stations-service en attente de faire le plein. Dans le centre de Paris, la circulation a ralenti car les voitures en attente bloquaient les routes, les pistes cyclables et les passages pour piétons pour augmenter leurs chances de faire la queue avant que la station-service n’ait quelque chose à vendre. De nombreux automobilistes utilisent les médias sociaux pour échanger des conseils sur les endroits où faire le plein.

Cette crise intervient dans un contexte de hausse des prix de l’énergie et d’inflation qui réduisent le pouvoir d’achat des ménages français.

La coalition d’opposition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) a appelé à ce qu’une « marche contre la vie chère » ait lieu dimanche à Paris et dans d’autres villes. Au cours du week-end, cette initiative a été soutenue par plusieurs personnalités françaises de premier plan, dont la lauréate cette année du prix Nobel de littérature, Annie Ernaux.