Le gouvernement dirigé par l’armée dans la nation africaine du Mali a appelé dimanche le président français Emmanuel Macron à mettre fin à son attitude « néocoloniale et condescendante ».

C’est ce qu’a rapporté lundi l’agence AFP, qui a ajouté que la contestation des dirigeants maliens est apparue au moment où les relations entre Paris et Bamako continuent de se détériorer.

La France a décidé de changer sa position antérieure dans la région du Sahel en Afrique après avoir rompu avec la junte militaire au Mali, un pays qui a été l’épicentre de l’insurrection djihadiste dans la zone géographique pendant une décennie.

De plus, il y a eu des coups d’État au Mali en août 2020 et mai 2021, créant une crise politique entremêlée de problèmes de sécurité.

La France est intervenue au Mali en 2013 pour combattre une révolte djihadiste qui avait éclaté l’année précédente. Cependant, plus tôt cette année, Paris a annoncé qu’il retirerait ses forces du Mali.

« Le gouvernement de transition exige que le président Macron abandonne définitivement son attitude néocoloniale, paternaliste et condescendante et comprenne que personne ne peut mieux aimer le Mali que les Maliens », a déclaré dimanche à la télévision publique le porte-parole le colonel Abdoulaye Maiga.

Maiga répondait au nom de la junte suite aux propos de Macron la semaine dernière lors de sa visite au Bénin, au Cameroun et en Guinée-Bissau.

Concernant la situation actuelle au Mali, Macron a déclaré que les pays d’Afrique de l’Ouest ont l’obligation d’œuvrer pour que le peuple malien puisse « exprimer sa souveraineté » et « construire un cadre de stabilité » qui permettra « une lutte efficace contre les groupes terroristes ».

Macron a également mentionné l’accord entre le régime malien et une organisation paramilitaire privée russe connue sous le nom de groupe Wagner, qui a finalement été le facteur décisif qui a conduit Paris à retirer ses 2 400 soldats du Mali.

Bamako dément tout déploiement des controversés soi-disant les Wagner.

Mercredi dernier, lors d’une visite au Bénin, Macron a qualifié la Russie de « l’une des dernières puissances coloniales impériales » pour son invasion de l’Ukraine.