Il sera créé au parlement français
une commission qui examinera « la politique du gouvernement en matière d’essais nucléaires »
et leurs implications pour les populations vivant en Polynésie française. La proposition de création d’une telle commission a été soumise par des députés de gauche et communistes, a rapporté l’AFP mardi, ajoutant que cette proposition doit encore être approuvée par la commission de la défense du Parlement.
« Les conséquences des essais nucléaires en Polynésie sont multiples : sanitaires, économiques, sociales et environnementales », a déclaré le groupe parlementaire de la Gauche démocratique et républicaine (RDA), dominé par des députés communistes et comprenant un grand nombre d’élus d’outre-mer. territoires.
La députée polynésienne Mereana Reid Arbelotová, dans la demande de la RDA, demande une évaluation complète de ces conséquences, rappelant le « traumatisme toujours persistant de la population civile et du personnel militaire ». Elle a ajouté qu’elle souhaitait notamment clarifier le choix des sites pour les premiers essais nucléaires menés par la France dans les années 1950.
Les députés communistes ont affirmé qu’il n’y avait pas de consensus au sein de la communauté scientifique sur les données publiées par l’État sur les doses de rayonnement qui ont frappé la population au moment des essais nucléaires. Selon les députés, ce fait constitue une raison suffisante pour « réévaluer l’étendue et l’intensité de la diffusion » des particules radioactives lors des essais en Polynésie.
Paris a ouvert la voie à une indemnisation pour la population polynésienne en 2010, lorsqu’elle a reconnu l’impact des essais nucléaires sur la santé humaine et l’environnement.
Une étude publiée l’année dernière par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM) indique que les essais nucléaires augmentent légèrement le risque de cancer de la thyroïde chez la population locale.
Toutefois, les militants ont déclaré qu’une plus grande partie de la population aurait dû être soumise à ces examens et que des réparations supplémentaires devraient être demandées.
Lors d’une visite en Polynésie française en 2021, le président Emmanuel Macron a reconnu que Paris avait une « dette » envers le territoire pour les essais nucléaires, dont les derniers ont été réalisés en 1996. Macron a également appelé à l’ouverture des archives sur les essais nucléaires, afin que classées, seules les informations militaires les plus sensibles sont restées.
La France a lancé son programme nucléaire immédiatement après la Seconde Guerre mondiale, sous l’impulsion du fondateur de la Ve République, Charles de Gaulle. Actuellement, la France est l’une des neuf puissances nucléaires et possède environ 300 têtes nucléaires – un peu comme la Chine ou la Grande-Bretagne, mais loin derrière la Russie et les États-Unis.
La doctrine nucléaire française n’autorise l’emploi de bombes que si les « intérêts vitaux » du pays sont menacés – un terme relativement vague qui laisse au président une grande latitude pour décider de leur utilisation, a ajouté l’AFP.
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