Accord de coalition, gouvernement minoritaire ou chaos. Selon Reuters, il y a trois scénarios possibles après les élections législatives en France. En eux, la coalition Ensemble du président Emmanuel Macron a perdu sa majorité au parlement. Selon les analystes, les électeurs n’ont pas voulu donner un chèque en blanc au chef de l’Elysée pour le second mandat, qu’il a remporté il y a quelques semaines.
Photo: SITA/PA, Michel Euler
Le bloc centriste du président français Emmanuel Macron a remporté les élections législatives mais a perdu sa majorité à la chambre basse de l’Assemblée législative.
Le bloc de Macron comptera 245 députés dans la chambre basse du parlement, qui compte 577 membres. Le succès a été fêté dimanche par la coalition de gauche NUPES (Nouvelle Union populaire, socialiste et écologique), conduite par Jean-Luc Mélenchon, qui a remporté 131 sièges. Cependant, l’Association nationale de Marine Le Pen peut être considérée comme la gagnante de l’élection, au moins dans une certaine mesure. 89 représentants de l’extrême droite vont siéger sur les bancs parlementaires, ce qui est pour elle un succès historique.
Pertes présidentielles
« Son mandat présidentiel commence à peine, les électeurs ont voulu équilibrer les forces et ne pas donner carte blanche à Macron », a réagi le politologue Bruno Cautrès aux résultats des élections pour la radio France Info. Par rapport aux élections de 2017, le bloc présidentiel a perdu environ 100 mandats, et certains n’ont pas réussi à voter des proches du chef de l’Elysée.
« En 2017, le camp de Macron incarnait la jeunesse et le renouveau, mais maintenant cette dynamique s’est déplacée vers la NUPES », a déclaré Cautrès. En effet, la gauche a largement donné le ton de la campagne. Mais Mélenchon voulait devenir Premier ministre, ce qu’il n’avait nullement le poids politique pour faire. force.
Jean-Luc Mélenchon Le chef de la coalition de gauche Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) Jean-Luc Mélenchon s’exprime lors de la nuit électorale après le second tour des élections législatives françaises, dimanche 19 juin 2022, à Paris.
La répartition actuelle des forces au parlement peut se traduire par des scénarios inhabituels sur la scène politique française. Le président Macron peut laisser le gouvernement actuel en place et espérer qu’une majorité ne se formera pas contre lui pour le renverser. Dans ce cas, le cabinet devrait à chaque fois négocier le soutien entre les députés de l’opposition. A la fin des années 1980, sous le mandat du président François Mitterrand, les cabinets socialistes gouvernent ainsi, qui s’appuient tour à tour sur les votes des partis communistes et centristes.
Marine Le Pen Le bloc centriste du président français Emmanuel Macron a remporté les élections législatives mais a perdu sa majorité à la chambre basse de l’Assemblée législative. La dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen va aussi rendre la vie difficile aux chefs d’État.
Un accord de coalition entre les Macron et un autre club n’est pas non plus exclu. Les républicains conservateurs sont les plus cités. Les déclarations post-électorales de leurs représentants montrent qu’il n’y a pas d’opinion claire à ce sujet dans le parti. « Nous sommes dans l’opposition et nous resterons dans l’opposition », a déclaré le chef du parti, Christian Jacob, même si plusieurs de ses homologues se sont exprimés favorablement sur l’accord avec les forces gouvernementales. Cependant, les gouvernements de coalition sont quelque chose d’exceptionnel dans la politique française de ces dernières décennies. La Ve République et le système semi-présidentiel sont nés en afin de limiter le style antérieur de gouvernement de coalition typique de la IVe République et générateur de gouvernements fragiles.
Sera-ce l’enfer ?
Cependant, les partisans du président français craignent surtout la paralysie du parlement. Dimanche soir déjà, la Première ministre Élisabeth Borne s’est exprimée sur la situation inhabituelle, même si certains de ses collègues ont également utilisé des termes plus durs. « Ça va être l’enfer », a déclaré l’un d’eux au Monde. Si la Chambre était vraiment paralysée, le président peut en principe la dissoudre à tout moment. Mais il ne devrait pas franchir une telle étape dans les 12 prochains mois.
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Les responsables du NUPES ont exprimé à plusieurs reprises leur conviction que la nouvelle situation peut renforcer le rôle du parlement. On dit que Macron, souvent critiqué pour son arrogance et son incapacité à percevoir les opinions des autres, devra adopter une gouvernance nettement plus consensuelle.
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