Le salut de la Russie est sa capitulation

L’auteur est un psychologue, homme politique, publiciste, dissident russe

La guerre déclenchée par Vladimir Poutine n’a pas d’objectifs rationnels et réalisables. Il ne s’agit pas que l’Ukraine ne rejoigne pas l’OTAN – cela ne peut pas être résolu par la guerre. Ce n’est pas qu’il soit possible de parler russe dans le Donbass – c’était possible de toute façon. Il ne s’agit pas de la destruction de biolaboratoires qui produisent des virus qui causent l’infertilité chez les femmes russes – de tels laboratoires n’existaient pas. Le but de la guerre est de détruire l’Ukraine – en tant qu’État, en tant que culture, en tant que nation. Poutine n’aime pas l’Ukraine. Il a déclaré à plusieurs reprises que les Russes et les Ukrainiens sont une seule nation et une seule langue, et que l’Ukraine elle-même a été inventée par Lénine. Cela signifie que dans un monde organisé, selon lui, l’Ukraine ne devrait pas exister. C’est ça la guerre.

Il y a tout lieu de croire que la destruction de l’Ukraine n’est qu’un objectif intermédiaire. Ensuite, il doit y avoir une guerre pour l’assujettissement par Poutine de la civilisation occidentale (européenne, chrétienne) dans son ensemble. Il est peu probable qu’il envisage de joindre la France ou l’Espagne à la Russie, je pense que ses projets à l’ouest ne vont pas au-delà des pays de l’ancien Pacte de Varsovie et peut-être du « retour » de la Finlande, mais l’Europe et l’Amérique doivent connaître leur place – respirez superficiellement et toutes les autres fois !

Par conséquent, cette guerre ne peut pas se terminer comme la plupart des guerres de l’histoire – avec un accord, un compromis entre les parties belligérantes.

L’Ukraine ne peut accepter l’exigence de sa propre disparition. Les pays de l’ex-Union soviétique et ses satellites ne peuvent accepter un retour à un statut colonial ou à une dépendance vassale. L’Europe occidentale et les États-Unis ne reconnaîtront jamais le droit de la Russie à contrôler la planète.

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Severin Garnier

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