Il est naturel qu’une personne désire toujours ce qu’elle n’a pas et n’apprécie généralement pas trop ce qu’elle a. Un bon exemple est la météo. Quand il fait sec depuis longtemps, rien ne pousse correctement et les champs deviennent poussiéreux, les gens aspirent à la pluie. Mais la joie de la pluie diminue au fur et à mesure qu’il pleut, et quand il y a déjà de la boue partout, on aspire à la sécheresse. Un idéal humain impossible aurait l’air sec et pluvieux en même temps.
Cependant, la surveillance du temps est du ressort de la nature, qui préfère osciller entre les extrêmes. Et tant que la nature fonctionne, nos réserves sur la météo ne sont pas pertinentes. A long terme, la météo a du sens, même si nous en sommes notoirement insatisfaits.
Toute métaphore est boiteuse, mais il existe une certaine similitude entre la façon dont une personne perçoit le temps et la façon dont elle s’adapte aux conditions politiques. Il manque de liberté dans une dictature socialiste, de justice dans une dictature libérale. L’idéal, quand la justice et la liberté régneraient simultanément en politique, ressemble à la pluie sèche ou à la sécheresse humide. Et si nous devions continuer la métaphore avec la nature, nous devons considérer ce qui découle du fait que l’humanité a survécu à toutes sortes de galipettes politiques sur cette planète et est toujours là. Peut-être que nos réserves sur la politique qui oscille entre les extrêmes ne sont pas pertinentes. Et si la politique avait du sens à long terme, même si nous en sommes notoirement insatisfaits ?
Ma génération a eu la rare opportunité de faire l’expérience directe à la fois d’une société qui privilégiait la justice et d’une société qui accordait la priorité à la liberté. Nous avons fait l’expérience qu’une société non libre n’était pas entièrement juste, tout comme une société injuste n’est pas entièrement libre. Cependant, si nous louchons les yeux, nous arriverons à ce qu’écrit le religieux Jan Schneider, que nous pouvons imaginer une société libre qui est injuste, mais nous ne pouvons pas imaginer une société juste qui serait injuste ! La justice est un concept supérieur car elle doit inclure la liberté, alors que l’inverse n’est pas nécessairement vrai.
L’essence de la politique, si nous ne la réduisons pas à la technologie du pouvoir, est la recherche de la liberté là où il y a de la non-liberté et la recherche de la justice quand l’injustice règne. De plus, la société oscille entre démocratie et dictature. La dictature a un avantage face à la démocratie, car elle peut se protéger en défendant les valeurs, en défendant l’ordre. La démocratie s’accompagne toujours de spontanéité, ou de chaos. La démocratie est un processus qui, sous la tutelle d’une dictature, devient un État, une substance inanimée, et finalement un marteau de sorcière. Mais c’est une dictature qui crée un désir de démocratie chez une personne.
Nous sommes à un point où la dictature des démocrates libéraux défend l’injustice en restreignant la liberté. Un tel terrain politique est un terreau idéal pour une révolte conservatrice. Il peut s’agir d’une révolte conjointe de la gauche conservatrice avec la droite conservatrice, car leur challenger commun est le centre libéral progressiste toxique. Le résultat de la révolte ne sera pas un temps idéal. Que poussera du compost pseudo-libéral dans la poubelle de l’histoire ? Attendons sobrement une nouvelle oscillation entre liberté et justice. Que ce soit ici !
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