Le terroriste Amedy Coulibaly a abattu quatre Juifs dans une épicerie casher à Paris. Il a ouvert le feu dès son entrée dans le magasin.

Ester Bekerman, la cousine de l’une des personnes assassinées dans l’épicerie casher, et son ami Eliahou Cohen pleurent près du bâtiment où s’est déroulé le drame terroriste.

Un beau jeune homme souriant venu de Tunisie pour étudier en France. Assassiné.

Le vendeur qui a tenté de prendre l’arme du terroriste. Assassiné.

Un modeste employé d’une entreprise informatique qui était père de trois enfants. Assassiné.

Un retraité heureux, marié depuis 30 ans et père de deux enfants. Assassiné.

Le terroriste Amedy Coulibaly a abattu quatre Juifs dans une épicerie casher à Paris. Il a ouvert le feu dès son entrée dans le magasin. « Il avait deux fusils et portait un gilet pare-balles », a déclaré Eli Vaknin, 70 ans, qui a survécu à la prise d’otages, à la radio militaire israélienne. « Il a crié qu’il voulait tuer tous les juifs, chrétiens et non-croyants et qu’il appartenait à l’Etat islamique », a ajouté Vaknin.

Cet otage juif vient du Maroc et parle arabe. Coulibaly le croyait musulman. Il l’a mis au défi de lui trouver une connexion Internet. Il a profité de l’inattention du terroriste pour envoyer des SMS, puis a aidé la police, qui lui a dit de garder l’appel sur son téléphone portable afin d’écouter ce qui se passait.

Héros musulman

Lassana Bathily, un immigrant malien, travaille comme commis dans une épicerie juive. Ce jeune musulman originaire d’Afrique a immédiatement eu une idée lorsqu’il a aperçu un homme armé qui courait. Avec six personnes, dont un bébé dans les bras de sa mère, il a couru jusqu’au sous-sol et les a cachés dans un congélateur. «Je les ai verrouillés, j’ai éteint le refroidissement et j’ai éteint la lumière. Je me suis enfui par l’issue de secours », a-t-il déclaré à BFMTV. Il a remis les clés du coffre aux policiers dans la rue.

Le Malien n’a pas encore de passeport français, mais cela pourrait changer rapidement. « Les commentaires sur Internet mettent en lumière les agissements de cet immigré de 24 ans devenu un héros. Ils demandent au président de lui décerner l’Ordre de la Légion d’honneur et également de lui accorder la citoyenneté », a relevé France TV. Portail d’informations.

Yohan Cohen, 22 ans, était aussi un héros. Malheureusement, le terroriste l’a mis sur la liste des cibles. Les médias, citant des témoins, ont déclaré que Cohen s’était comporté avec courage lorsque Coulibaly avait menacé de tuer le garçon de trois ans. Il récupérait une des armes que le terroriste avait placées sur le comptoir. Il ne savait pas qu’elle avait un chargeur vide ou qu’elle était coincée. L’agresseur l’a tué d’une balle dans la tête.

Cohen a économisé une partie de ses gains pour le mariage. Avec sa mort, le monde de la fiancée s’est effondré : « Tu faisais partie de moi. Je n’ai pas de mots pour décrire la tristesse. Tous nos projets, ce que nous nous sommes promis… Comment vais-je les réaliser sans toi ? » Elle a été citée par YnetNews.

Du bikini au niqab

La petite amie du terroriste de 32 ans, de six ans son cadet, reste une figure mystérieuse. Hayat Boumedienna l’a peut-être aidé. On ne sait pas si c’est réellement le cas, et si c’est le cas, on peut se demander dans quelle mesure. A-t-elle disparu à l’étranger avant les événements sanglants de Paris ? Ou se cache-t-il en France ? Vaknin, l’un des survivants du magasin, a déclaré que la voiture d’où le terroriste s’est enfui était conduite par une femme.

Il est certain que Boumedienne a vécu sous la forte influence de Coulibaly. Sur une photo ensemble, qui semble dater du début de leur relation, elle est vêtue d’un bikini sur la plage. Sur une autre photo, alors qu’ils rendaient visite au radical islamiste Djamel Beghal, elle est couverte d’un niqab – un vêtement sous lequel seuls les yeux d’une femme sont visibles. Sur la photo, elle pose en train de tirer avec une arbalète.

Coulibaly était au départ un criminel qui était derrière les barreaux pour divers vols. Son avocat affirme qu’il a commencé à se radicaliser en 2005. « C’est à ce moment-là qu’il a rencontré Beghal, un djihadiste algérien, derrière les barreaux. En prison, il est également entré en contact avec Chérif Kouachi, l’un des deux frères qui commettent aujourd’hui le massacre de Rédaction de Charlie Hebdo », a souligné Georges Sauveur pour le magazine L’Express. L’avocat estime que Beghal était plus tard celui qui organisait les rencontres des Kouachi avec Coulibaly, ou avec sa petite amie. Certains médias rapportent que Boumedienne aurait épousé Coulibaly. Mais c’est inexact d’un point de vue juridique. « Ils se sont mariés il y a quelques années selon une cérémonie musulmane non reconnue par la loi française », souligne le journal Le Monde.

La radicalisation de Coulibaly est attestée par le fait que l’islam est devenu plus important pour lui que pour ses plus proches parents : « En 2010, il confiait avoir des problèmes avec ses parents. Il n’était pas d’accord avec leur comportement, qu’il considérait comme une manifestation d’infidèles. (…) Il considérait la religion comme primordiale », écrit Le Figaro.

Coulibaly était issu d’une dizaine d’enfants. Il est né de ses parents comme garçon unique. Son fanatisme était également ressenti par les sœurs. Le Figaro, faisant référence à un certain Coulibaly, souligne qu’il refuse de donner ne serait-ce qu’un euro à leurs enfants s’ils n’apprennent pas à prier.