Samedi, le département d’Etat américain a accusé la Serbie d’avoir incité à la tension avec l’arrestation de trois policiers kosovars la semaine dernière. Il exige également leur libération immédiate, a rapporté l’AFP.

La Serbie affirme avoir détenu trois policiers kosovars sur son territoire le mercredi 14 janvier 2023. Cependant, selon Pristina, les policiers, qui appartenaient à l’unité des gardes-frontières, ont été enlevés peu après avoir signalé à leurs supérieurs l’intrusion de des hommes armés et masqués dans la zone qu’ils gardaient.

Le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a appelé la Serbie à libérer immédiatement et sans condition le trio de gardes-frontières détenus par les autorités serbes le 14 juin. « Leur arrestation et leur maintien en détention sur de fausses accusations aggravent encore la situation déjà tendue », a-t-il déclaré.

Belgrade et Pristina ne s’entendent pas sur le lieu de l’arrestation de ces officiers et s’accusent mutuellement de franchir illégalement la frontière. Selon les autorités kosovares, les policiers ont été enlevés sur le territoire du Kosovo. Belgrade affirme qu’ils sont entrés illégalement sur le territoire de la Serbie.

Mercredi, le gouvernement du Kosovo a ordonné la fermeture de la frontière aux camions serbes en réponse aux arrestations. Cependant, elle a assoupli l’interdiction dans les jours suivants.

Le président serbe Aleksandar Vucic a minimisé l’importance de l’arrestation des policiers et a déclaré que le Premier ministre kosovar Albin Kurti tentait de provoquer une guerre, écrit l’AFP.

Les tensions entre Belgrade et Pristina ont augmenté depuis l’installation de maires de souche albanaise dans quatre municipalités du nord du Kosovo en mai, avec l’aide de la police du Kosovo.

Les maires ont été élus lors des élections municipales d’avril, qui ont été boycottées par les Serbes du Kosovo.

Les Serbes, qui constituent la majorité dans le nord du Kosovo, n’ont jamais accepté sa déclaration d’indépendance de 2008 vis-à-vis de la Serbie et considèrent toujours Belgrade comme leur capitale plus de deux décennies après le soulèvement des Albanais du Kosovo contre le gouvernement serbe répressif. Même la Serbie elle-même refuse de reconnaître l’indépendance du Kosovo.