L’extrême droite française espère la victoire de la coalition de droite italienne menée par Giorgia Meloni aux élections du 25 septembre et tente de saisir l’opportunité d’un plus grand projet d’avenir, eurodéputé et chef du Rassemblement national en le Parlement européen Jean-Paul Garraud a déclaré à EURACTIV France.

La perspective que Meloni devienne le prochain Premier ministre italien aiguise les appétits d’extrême droite en Europe.

« En Italie on voit ce qu’on voit partout. La volonté du peuple va dans le même sens et il n’y a rien d’extrême là-dedans. C’est démocratique », a déclaré Garraud, rappelant les résultats du nouvel exécutif suédois et de la France aux dernières présidentielles et élections parlementaires.

Le parti de Garraud est aligné sur le groupe anti-européen Identité et démocratie (groupe ID) au Parlement européen, tandis que le parti des Frères d’Italie de Meloni appartient au groupe eurosceptique des Conservateurs et réformistes européens (ECR).

Meloni dirige une coalition de droite avec la Liga de Matteo Salvini (groupe ID au Parlement européen) et Forza Italia (Parti populaire européen) de Silvio Berlusconi.

Selon les sondages, sa coalition devrait l’emporter sur la coalition de gauche dirigée par le leader de centre gauche Enrico Letto.

Selon Garraud, la victoire de Meloni pourrait créer une dynamique pour un bloc anti-européen à travers l’UE.

« L’évolution politique globale de l’Italie me semble clairement très favorable. D’autant que nous avons beaucoup d’amis à ECR. Bien sûr, il s’agit de créer un grand groupe », a déclaré Garraud.

Lorsqu’on lui a demandé si le fait que Meloni appartienne à l’ECR pouvait être un problème, l’homme politique français a répondu :

« C’est une perspective positive. La perspective générale est favorable parce que nous sommes d’accord sur de nombreux sujets, notamment en ce qui concerne le développement de l’Europe. Il y a des nuances, mais l’essentiel est là. Cela peut poser un socle commun sur lequel nous pourrons construire quelque chose d’encore plus important. »

Dans une interview accordée à EURACTIV Italie le 15 septembre, la présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a condamné toute coopération avec l’extrême droite de l’UE.

« Vous ne pouvez pas coopérer avec des extrémistes. Vous ne pouvez pas coopérer avec ceux qui veulent détruire l’Europe », a déclaré Metsola.