8 septembre 2023 à 11h10 je
L’Indochine française de la célèbre Marguerite Duras.
« Cette maison a été un réconfort pour toutes les épreuves de mon enfance », a déclaré Marguerite Duras à propos de sa maison de Neauphle-le-Château. Dans la maison qui, il y a plus de deux cents ans, avait la forme de deux fermes au carrefour des forêts de Rambouillet et de Versailles, Marguerite réfléchissait la nuit à la façon dont la maison se trouvait là avant la Révolution, en 1789 et en 1870, et depuis En 1958, il lui appartenait.
Parfois, elle pensait si intensément à ce qu’avaient subi les murs de cette maison que cela lui faisait mal. Ici, elle a vécu sa solitude d’écrivain, mené son difficile combat contre l’alcool, préparé une salade vietnamienne avec vingt-trois ingrédients pour ses amis et imaginé toutes les générations de femmes qui ont emménagé ici dans les chambres.
La légende raconte que lorsque la brume plane sur l’eau et que la nuit tombe, des femmes blanches émergent des profondeurs. Continuer à lire
Ce qu’elle entendait par les difficultés de son enfance, nous pouvons très bien l’imaginer après avoir lu son livre autobiographique Hrádza vri Tíchéu Oceánu.
Livres, romans
Marguerite Duras, de son vrai nom Marguerite Donnadieu, est née le 4 avril 1914 dans la ville de Gia Dinh, banlieue nord de Saigon. Elle a passé son enfance dans Viêt Nam, car ses parents ont décidé d’aller enseigner en Indochine française immédiatement après le mariage. Après avoir obtenu son diplôme, Marguerite revient à Paris, vit au Quartier Latin et étudie le droit. En 1943, elle et son mari Robert Antelmo s’installent rue Saint Benoît dans le quartier Saint Germain des Près.
En 1957, elle se sépare de son second mari, et tout comme Emile Zola achète et agrandit une maison à Médan, Marguerite Duras achète une maison à Neauphle-le-Château avec l’argent des droits du film tiré de son livre Le Barrage contre le Pacifique. Océan. Dans une maison d’une superficie de 400 m², il aménage quatorze pièces, sa chambre est au premier étage, avec vue sur jardins et au marais où les enfants jouent en hiver. Il place un petit lit sous la fenêtre du grenier, d’où il peut admirer le parc. Il décède en 1996 dans le quartier Saint-Germain à Paris.
Quand, jeune fille, Marguerite disait à sa mère qu’elle aimerait écrire, sa mère lui demandait ce qu’elle voulait écrire, et elle répondait : des livres, des romans. Quand tu réussiras l’examen d’État de mathématiques, alors écris ce que tu veux, cela ne me concernera plus, fut la réponse dure de la mère.
Et lorsque le directeur du lycée dit à la mère que sa fille était la première en français, la mère, mécontente, car le premier en français n’était pas un de ses fils.
, mais la fille a demandé au directeur : et à propos des mathématiques ? La réponse du directeur a été : pas encore en mathématiques, mais cela viendra. Quand est-ce que ça viendra ? demanda la mère. Quand Marguerite veut.
Écrire!
Quelques années plus tard, l’écrivain Raymond Queneau répondait à ses textes par une phrase : « Ne faites rien d’autre qu’écrire ».
Et Marguerite Duras a écrit. « Ecrire, ce n’est pas raconter des histoires. Ecrire est le contraire de raconter une histoire. C’est parler de tout. C’est raconter une histoire et l’absence de cette histoire. C’est raconter une histoire qui transcende son absence. »
En répétant certains mots, parties de phrases, en les déstructurant, il souligne l’importance de ce qui a pu rester dans l’ombre lors de la lecture. Les mots, qu’elle scande au rythme de ses pensées, donnent le ton de la phrase, la modifient au fur et à mesure, et changent ainsi aussi les phrases précédentes et celles qui suivront. Avec cette répétition, c’est comme si son texte devenait un conte de fées, un conte de fées très sérieux, malmené par la vie.
Dans le livre Ecrire, il parle de la solitude nécessaire à l’écriture, que pour commencer à écrire, il faut être plus fort que ce qu’on écrit. « Écrire, ça va très loin… jusqu’à ce qu’on aboutisse à quelque chose d’insupportable. Du coup tout prend un sens par rapport au texte écrit, c’est fou. Les gens qu’on connaît, on ne les connaît plus d’un coup, et ceux qu’on ne connaît pas, on a l’impression de les attendre. »
« Ecrire, c’est aussi ne pas parler. »
Des vers et de la pluie
En août, j’étais au Théâtre Lucernaire à Paris pour assister à la représentation de La vie matérielle, dans laquelle Marguerite Duras, interprétée par Catherine Artigalova, raconte sa vie.
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