Macron a appelé l’UE à avoir son propre dialogue avec la Russie

Dans un discours au Parlement européen, le président français Emmanuel Macron a appelé les États de l’UE à « mener leur propre dialogue » avec la Russie plutôt que de soutenir les efforts des États-Unis et de l’OTAN. Cela contraste fortement avec la demande d' »unité » faite par Antony Blinken, le secrétaire d’État américain.

Désaccord entre les membres de l’OTAN

M. Macron a déclaré que malgré une diplomatie commune UE-États-Unis, les Européens doivent proposer une solution à la Russie dans les « semaines à venir » afin d’apaiser les tensions avec Moscou. « C’est bien que les Européens et les Etats-Unis se coordonnent, mais les Européens doivent avoir leur propre dialogue », a déclaré le président français.

Cette intervention de Macron est le premier exemple de désaccord public entre les membres de l’OTAN depuis que les États-Unis ont mis en garde pour la première fois contre une éventuelle attaque russe contre l’Ukraine il y a plus de deux mois.

Cela sape également le front uni entre l’UE et les États-Unis en ce qui concerne la Russie. Selon des responsables, le front a été créé sur la base d’une activité diplomatique sans précédent des États-Unis afin d’engager Bruxelles dans des dialogues avec Moscou, écrit le Financial Times.

Situation de sécurité critique

L’UE s’efforce de parvenir à un accord sur le niveau d’agression contre l’Ukraine par la Russie qui devrait déclencher des sanctions. La Russie a amassé quelque 100 000 soldats à la frontière avec l’Ukraine et a menacé d’une « réponse militaro-technique » non précisée à moins que l’OTAN ne retire ses forces et ne s’engage à ne jamais accepter l’Ukraine.

Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a qualifié mercredi la situation sécuritaire en Europe de « critique ». Il a ajouté que la Russie « n’attaquera pas l’Ukraine, ne l’attaquera pas, ne l’envahira pas ou quoi que ce soit de ce genre ».

La réunion de Genève fait suite aux pourparlers de la semaine dernière entre la Russie, les États-Unis et l’OTAN, que Moscou a qualifiés d' »impasse » après le refus de ses exigences en matière de sécurité. Parmi eux figurait une demande à l’OTAN de rejeter la demande d’adhésion de l’Ukraine.

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Severin Garnier

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