Selon les médias, l’attaque à grande échelle menée par des radicaux palestiniens montre non seulement l’échec des services de renseignement, mais aussi l’échec de celui qui est à la tête d’Israël de manière quasi continue depuis dix ans.
Selon des commentaires parus dans la presse israélienne et étrangère, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a renforcé sa politique avec les terroristes du mouvement Hamas et a contribué à créer les conditions nécessaires à leur offensive surprise du week-end.
« Netanyahu est responsable de cette guerre entre Israël et Gaza », écrit samedi le journal dans un éditorial. Haarec. Selon les auteurs, le Premier ministre a délibérément conduit Israël au conflit lorsqu’il a formé un « gouvernement d’annexion et d’expropriation » après les élections de l’année dernière, ce qui fait apparemment référence à l’expansion des colonies juives en Cisjordanie occupée.
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Haarec critique également Netanyahu pour « avoir ignoré les droits des Palestiniens » et conclut que les intérêts nationaux ne seront jamais une priorité pour l’homme politique accusé dans trois affaires de corruption.
Commentaire du Times of Israel critique Netanyahu pour avoir tenté de creuser le fossé entre la bande de Gaza contrôlée par le Hamas et l’Autorité palestinienne plus modérée de Cisjordanie dirigée par Mahmoud Abbas.
« Dans un effort pour affaiblir Abbas, le Hamas a été élevé du statut de simple groupe terroriste à celui d’une organisation avec laquelle Israël a négocié indirectement via l’Egypte », indique le texte de samedi.
Des arguments similaires apparaissent également dans la presse étrangère. « Netanyahu a constamment renforcé le Hamas aux dépens de l’Autorité palestinienne et du Fatah de Mahmoud Abbas. » déclaré Journal français Le Monde.
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Dans l’article, il cite le journaliste israélien et auteur de la biographie du Premier ministre, Ansel Pfeffer, selon lequel Netanyahu a tenté d’ignorer la menace à Gaza et n’a jamais présenté de plan pour l’avenir de l’enclave exposée au blocus israélien.
« Toute la stratégie de Netanyahu à l’égard des Palestiniens semble désormais être un échec », écrit dans le Financial Times, le commentateur Gideon Rachman.
Selon lui, le Premier ministre de longue date pensait qu’Israël pouvait vivre avec des tirs de roquettes occasionnels du Hamas et avec les critiques internationales du blocus de Gaza, tout en négociant la normalisation des relations avec les pays arabes, privant ainsi les Palestiniens de soutien extérieur.
« Le dirigeant israélien a rejeté l’argument selon lequel Israël ne sera pas accepté au Moyen-Orient tant qu’il ne se sera pas réconcilié avec les Palestiniens », poursuit Rachman. Comme d’autres commentateurs, il souligne l’importance accrue accordée par le gouvernement israélien aux événements en Cisjordanie, où des unités militaires ont été déplacées. « L’hypothèse de travail du Premier ministre selon laquelle la menace du Hamas était maîtrisée ressemble désormais à un faux sentiment de sécurité », a-t-il déclaré.
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D’après agenda The New York Times (NYT) En Israël, l’idée s’est répandue que le Hamas n’était pas intéressé par une attaque plus importante et pourrait même être utile pour marginaliser l’Autorité palestinienne et donc le débat sur la création d’un État palestinien. « Le fait que nous permettons la montée des éléments palestiniens les plus extrémistes a été négligé », a déclaré le politologue israélien Shlomo Avineri.
Selon Rachman, une évolution similaire pourrait se produire en Israël comme aux Etats-Unis après le 11 septembre 2001, qui a abouti à une longue « guerre contre le terrorisme ». L’un des commentateurs de la Gazeta Wyborcza polonaise émet en revanche l’hypothèse que le pire est encore à venir et que le compromis du Premier ministre Netanyahu conduira au renforcement des forces politiques extrêmes.
« Lors des prochaines élections, les fascistes en Israël ne seront plus le troisième parti, mais certainement le deuxième parti. Ce sera une victoire politique pour le Hamas qui mérite d’être supportée par les représailles israéliennes. Et la population de Gaza, qui paiera ce prix sanglant, on ne leur demande pas leur avis », a-t-il ajouté.
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