Le Premier ministre néerlandais sortant Mark Rutte est clairement le favori pour devenir le prochain secrétaire général de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN), même si une victoire électorale de l’extrême droite dans son pays pourrait nuire à son héritage politique. C’est ce qu’a écrit l’agence de presse AFP mardi.

De nombreux diplomates accordent à cet homme politique chevronné une nette préférence par rapport à d’autres candidats prometteurs au poste de chef de l’OTAN, notamment le Premier ministre estonien Kaja Kallas et le ministre letton des Affaires étrangères Krišjánis Kariňš. Le poste sera repris l’année prochaine par un nouveau venu de l’actuel chef de l’OTAN, Jens Stoltenberg.

Le successeur de Stoltenberg doit être annoncé avant le sommet de l’alliance à Washington en juillet. Le mandat de dix ans de Stoltenberg a été prolongé à deux reprises, en raison de la guerre russe en Ukraine.

Rutte avait exclu de prendre ce poste les années précédentes, mais il est désormais disponible, après sa démission surprise cet été.

Il a déclaré le mois dernier aux médias néerlandais que gérer l’alliance était un travail « très intéressant » et qu’il serait ouvert à cette opportunité si elle « se présentait à lui ».

Après 13 ans à la tête des Pays-Bas, Rutte est une figure familière sur la scène européenne, selon les diplomates, et cet homme politique néerlandais fiable est favorisé par les poids lourds de l’OTAN tels que les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne.

« Il est candidat au poste de secrétaire général de l’Otan. Il a clairement fait savoir qu’il était disponible et qu’il bénéficiait d’un large soutien là-bas », a déclaré un diplomate de l’alliance.

Certains partisans souhaitent que sa nomination soit rapidement finalisée, afin que l’OTAN évite une situation dans laquelle le poste de secrétaire général serait traité en même temps que les postes principaux au sein de l’UE après les élections au Parlement européen de juin de l’année prochaine.

Cependant, des discussions houleuses vont probablement surgir, et d’autres préviennent que l’affaire n’est pas encore gagnée, car une résistance pourrait venir des alliés « difficiles » que sont la Turquie et la Hongrie.

La situation qu’il laisse derrière lui aux Pays-Bas, où la victoire électorale du politicien d’extrême droite Geert Wilders, a provoqué une onde de choc dans toute l’Europe. « Si une personne sort d’une épave, il peut être plus difficile pour elle de vaincre la concurrence », a expliqué un diplomate d’un autre pays membre de l’OTAN, ajoutant qu’il faut attendre pour voir comment cela se passera finalement.

Le gouvernement de Rutte a joué un rôle de premier plan dans le soutien à l’Ukraine, en promettant deux milliards d’euros supplémentaires ce mois-ci et en étant l’un des principaux acteurs en faveur du don d’avions de combat F-16 à Kiev.