Les enquêteurs français ont déposé vendredi des accusations de conflit d’intérêts contre le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti.
C’est ce qu’a rapporté l’AFP en référence à ses représentants légaux. Les accusations ont été portées après près de six heures d’interrogatoire du ministre devant un tribunal spécialisé de Paris, dont la compétence comprend les fautes des membres du gouvernement.
Dupond-Moretti soupçonne que il a abusé de sa position ministérielle pour régler ses comptes avec ses adversaires de l’époque où il était avocat. Il rejette lui-même les accusations comme une vengeance de la part des représentants des autorités judiciaires, qui veulent obtenir sa démission.
Il s’agit du premier ministre français de la Justice à être accusé alors qu’il était en fonction. Les avocats de Dupond-Moretti ont déclaré qu’ils chercheraient à obtenir l’abandon des charges retenues contre eux.
Les enquêteurs ont déjà procédé à une perquisition dans le bureau de Dupond-Moretti le 1er juillet, qui a duré environ 15 heures. Les accusations portent sur une procédure administrative engagée par le ministre contre trois juges, qui avaient par le passé vérifié ses communications téléphoniques dans le cadre de l’enquête sur l’ex-président Nicolas Sarkozy.
L’actuel président français, Emmanuel Macron, défend toujours son ministre avec le fait que Dupond-Moretti, comme tout autre citoyen, a le droit d’être présumé innocent et de prouver qu’il n’a rien fait de mal.
Par le passé, un autre membre du gouvernement Macron, le ministre du Développement Richard Ferrand, avait fait l’objet d’une enquête puis inculpé pour conflit d’intérêts, et avait dû quitter son poste en 2017 au bout d’un mois. Il travaille actuellement comme président de la chambre basse du Parlement français.
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