Vendredi 16 juin, un parlementaire grec de droite a été expulsé du parti de l’ancien premier ministre Kyriakos Mitsotakis, briguant un second mandat lors des élections du week-end prochain, pour des propos racistes après la noyade massive de migrants.
Les garde-côtes grecs poursuivaient leurs recherches de survivants du naufrage d’un bateau transportant des migrants qui a tué au moins 78 personnes dans la nuit de mardi. Les espoirs de retrouver des survivants s’estompent « de minute en minute », selon les responsables. Les garde-côtes ont jusqu’à présent secouru 104 personnes du bateau qui, selon les sauveteurs, transportait des « centaines » de migrants.
Tout en condamnant la perte « tragique » de vies humaines, dont « d’enfants », Spilios Kriketos, député du parti Nouvelle Démocratie (ND) de Mitsotakis, a déclaré jeudi que la Grèce « ne peut pas tolérer davantage de migrants », dans une interview sur la chaîne YouTube Kontra. Il a ensuite accusé les migrants de vol. Vendredi, ND a annoncé l’avoir expulsé.
« Des opinions telles que celles exprimées par Spilios Kriketos n’ont pas leur place dans notre parti », a déclaré le parti dans un communiqué. « Les déclarations de haine et de racisme ne font pas partie des valeurs du parti. »
Kriketos est candidat aux élections législatives du 25 juin, qui font suite à la première place de Mitsotakis dans les sondages de mai, qui l’ont néanmoins laissé sans majorité parlementaire claire. Le principal parti d’opposition de gauche, Syriza, a qualifié vendredi ces propos de « racistes » et a appelé la ND à expulser Kriketos.
L’ancien gouvernement conservateur de Mitsotakis, au pouvoir pendant quatre ans de 2019 à 2023 et crédité d’avoir remporté les élections du 25 mai, a suivi une politique d’immigration stricte et a mis l’accent sur la « sécurité » et le verrouillage des frontières. Les médias grecs et les ONG ont accusé à plusieurs reprises la Grèce de procéder à des expulsions « illégales » de migrants dans la mer Égée, une accusation rejetée par le gouvernement précédent.
« La Nouvelle Démocratie a mis en œuvre une politique d’immigration stricte mais équitable, gardant les frontières mais protégeant les vies humaines et sauvant des milliers de personnes en danger en mer », a déclaré le parti.
Identifier les victimes
Les proches des migrants à bord du navire malheureux sont arrivés en Grèce ces derniers jours pour tenter de connaître le sort de leurs proches. Une unité d’identification des victimes de catastrophes a été créée au ministère des Migrations, dans la banlieue sud d’Athènes. Il accueillera les proches des victimes et procédera à des tests ADN, indique vendredi un communiqué du ministère. L’unité sera ouverte tous les jours avec des interprètes disponibles parlant anglais, arabe, pachto et ourdou, ajoute-t-on.
Des proches et des militants ont déclaré qu’au moins 125 Syriens se trouvaient à bord du bateau de migrants qui a coulé au large de la Grèce. Les autorités affirment que les migrants étaient partis de Libye vers l’Italie. Les survivants viennent principalement de Syrie, d’Égypte et du Pakistan. Les Nations Unies ont appelé à des enquêtes approfondies sur le naufrage du bateau de migrants et à une action urgente pour éviter de nouvelles tragédies.
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