En Italie, une vague d’opposition s’est élevée contre la représentation prévue du président ukrainien Volodymyr Zelensky au populaire festival de la chanson de Sanremo.
Les politiciens, ainsi que certains artistes, critiquent le fait que Zelensky veuille prononcer son discours par appel vidéo lors d’un événement censé être principalement du divertissement. Selon l’agence Reuters, le débat reflète aussi l’attitude du public qui, selon les sondages en Italie, ne soutient que très tièdement l’Ukraine.
« Lors d’un festival de la chanson, je m’attendrais à des chansons et à rien d’autre », a déclaré le vice-Premier ministre et chef du parti de droite de la Ligue, Matteo Salvini, à la station La7. Selon lui, la question est de savoir si le divertissement doit être mélangé avec des thèmes tels que la guerre, la mort et la souffrance. « Zelensky sur Sanremo ? Non », a écrit sur Facebook Gianni Cuperlo, un représentant du parti d’opposition de centre-gauche Parti démocrate (PD), selon qui ce n’est pas un bon choix de diffuser le discours du président d’un pays attaqué à un événement de divertissement.
La station Rai, qui diffuse le festival de Sanremo, a annoncé que Zelensky s’adresserait au public par vidéo à la fin de l’événement de cinq jours le 11 février.
En raison de ce point du programme, une pétition dissidente contre la « militarisation » du festival a été créée, qui a été signée par plus de 30 000 personnes à ce jour. Dans le même temps, ses auteurs décrivent la guerre en Ukraine comme une conséquence du comportement de l’OTAN et de la « répression brutale » contre la population russophone d’Ukraine.
« Dans le cadre de l’émission musicale, Zelensky parlera d’armes, de canons et de danses, c’est inapproprié dans un festival de chanson », pense l’un des signataires, l’animateur Mario Giordano.
Le Premier ministre italien Giorgia Meloni soutient l’Ukraine et son gouvernement est sur le point de signer un accord avec la France qui permettrait à l’Ukraine de fournir des systèmes de défense aérienne SAMP/T. Mais les Italiens sont divisés sur cette question, comme le montre un nouveau sondage dont les résultats ont été publiés mercredi par la station Rai. Selon lui, 40 % des Italiens soutiennent les livraisons d’armes, 52 % sont contre. Le même sondage a montré que plus de 38 % des Italiens souhaitent que la guerre en Ukraine se termine par un accord de paix avec la Russie, même s’il doit être négocié sans la participation de Kiev. Environ 25 % des répondants conviennent que l’arrêt des livraisons d’armes pourrait forcer Zelensky à faire des concessions.
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