Jacques Chirac est mort. Le bulldozer qui a marqué l’histoire de France et du monde – Monde – Actualités

Celui qui a dit « non » à la guerre en Irak. C’est ainsi que l’on se souviendra de l’ancien président français Jacques Chirac. L’homme politique conservateur de longue date, qui a dirigé l’État pendant 12 ans, est décédé jeudi à l’âge de 86 ans. Originaire de Paris, il en fut le maire pendant 18 ans. Le premier président français à reconnaître la part de culpabilité de son pays dans l’Holocauste pendant l’occupation nazie.

Photo : Reuters

Jacques Chirac L’ancien président français Jacques Chirac.

Il a été en politique pendant plus de 40 ans, à la table des négociations il a rencontré le chancelier allemand Helmut Kohl, le Premier ministre britannique Margaret Thatcher, le président américain Bill Clinton… Les critiques, ainsi que ses partisans, lui ont donné le surnom de Bulldozer au début de sa carrière en raison de sa détermination et de ses ambitions.

« Chirac est un paradoxe moderne… Il y a un décalage évident entre l’image que nous avons de Chirac le jour de sa mort et l’image que les citoyens avaient de lui pendant son mandat », a déclaré l’analyste Martin Michelot de l’Institut Europeum pour la politique européenne. Pravda. D’un côté, Chirac a une image positive auprès du peuple, de l’autre, vers la fin de son deuxième mandat en 2007, il avait les préférences les plus basses de l’histoire.

Mais Chirac restera sans doute dans les mémoires. « Principalement pour l’opposition à l’invasion de l’Irak en 2003, mais aussi pour la reconnaissance de la responsabilité de l’État français dans la déportation des Juifs pendant la guerre, mais aussi pour la fin du service militaire obligatoire et la lutte constante contre les extrémistes. droite, lorsqu’il a rejeté la coalition de son parti avec l’extrême droite aux élections régionales et locales par le Front national de droite », a ajouté Michelot.

Jacques Chirac en tant que Premier ministre lors d'une visite... Photo : Reuters, Régis Duvignau

FRANCE-CHIRAC/ Jacques Chirac comme Premier ministre lors d’une visite à Bordeaux en mars 1988.

Il était particulièrement populaire lorsqu’il s’opposait au président américain George W. Bush et à la guerre en Irak. La Slovaquie, ainsi que d’autres pays d’Europe centrale et orientale en voie d’adhésion à l’UE et à l’OTAN, ont été soutenus par les États-Unis. A l’époque, Chirac ne se mettait pas une serviette devant la bouche lorsqu’il s’adressait aux futurs membres de l’UE lorsqu’il déclarait : « Ces pays n’étaient, disons, pas très bien élevés et ne se rendaient pas compte du danger de s’aligner trop rapidement sur les Position américaine… Ces pays ont raté une bonne occasion de garder le silence. »

« C’était un homme profondément impliqué dans la construction et le renforcement de l’Europe, il soutenait le Traité constitutionnel européen, il était fidèle à la politique gaulliste de fierté nationale et d’indépendance vis-à-vis des deux superpuissances. Il l’a montré en refusant de rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis la guerre en Irak », a commenté pour la Pravda l’analyste Jean-Yves Camus de l’Institut des relations et stratégies internationales sur la politique étrangère de Chirac. En politique étrangère, dit-il, Chirac était pragmatique et a fait beaucoup pour garantir que la France soit respectée dans le monde arabe et qu’elle ait une voix plus forte au sein de l’UE pour contrebalancer la puissance de l’Allemagne. « C’était également une personne ouverte d’esprit qui connaissait bien l’histoire et la littérature russes ainsi que la culture japonaise. Il avait une passion pour l’art des peuples autochtones des quatre coins du monde », a ajouté Camus. Sa passion pour l’art d’Extrême-Orient notamment l’a conduit à créer à Paris un musée qui porte son nom.

Le président français Jacques Chirac (à gauche) et... Photo : SITA/AP, SERGÉI PONOMAREV

Russie France Chirac Nécrologie Le président français Jacques Chirac (à gauche) et le chancelier allemand Gerhard Schröder (à droite) lors d’une visite au président russe Vladimir Poutine à Sotchi en août 2004.

La France a déclaré un deuil national

L’Elysée a annoncé en début de soirée que lundi prochain serait jour de deuil national en France. Ce jour-là, à midi, la messe sera célébrée dans la cathédrale parisienne de Saint-Sulpice.

La ville de Paris, dont Chirac a été maire pendant de nombreuses années, a honoré la mémoire de l’ex-président jeudi à 21h00 CEST en éteignant les lumières de l’un de ses monuments les plus caractéristiques – la Tour Eiffel, a rapporté BFMTV.

Chirac aura des funérailles nationales. Cela aura lieu la semaine prochaine. Le lieu où se déroulera la cérémonie n’est pas encore connu.

TASR

Jacques Chirac et Bill Clinton sur une photo de juin... Photo : SITA/AP, Jacques Brinon

France Nécrologie Chirac Jacques Chirac et Bill Clinton sur une photo de juin 2005.

Beaucoup de choses n’ont pas fonctionné pour lui en politique intérieure. « Il n’a mené à bien aucune des grandes réformes sociales depuis que la population est descendue dans la rue contre la réforme des retraites. Cela a conduit à la dissolution du Parlement et à cinq ans de gouvernement commun avec les socialistes », a rappelé Michelot. L’idée d’annoncer un référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005 n’était pas non plus très heureuse, même si elle n’était pas nécessaire. En tant qu’Européen convaincu, il pensait que le traité serait adopté par le vote populaire. Elle n’a pas réussi. « Ce n’est pas seulement sa faute, on peut en imputer davantage aux socialistes, mais cela reste une tache sur le travail de Chirac au sein de l’UE », a ajouté Michelot. Selon lui, Chirac n’a jamais dévié de l’idée d’une Europe comme une version plus grande de la France.

En revanche, il a réussi à faire adopter la réforme constitutionnelle. Il a raccourci le mandat du président à cinq ans et harmonisé les élections présidentielles et législatives, ce qui, selon Michelot, a eu jusqu’à présent un grand impact sur le système politique français.

La reine britannique Elizabeth II.  et français... Photo : Reuters, PETER MACDIARMID

FRANCE-CHIRAC/ La reine britannique Elizabeth II. et le président français Jacques Chirac sur une photo de juin 2004.

La chancelière allemande Angela Merkel et Jacques... Photo : Reuters, KAI PFAFFENBACH

PEOPLE-CHIRAC/ La chancelière allemande Angela Merkel et Jacques Chirac sur une photo de mars 2007.

En politique intérieure, Camus apprécie également la position claire de Chirac en faveur de l’extrême droite. « Il était un adversaire de toute forme d’extrémisme et, lors de la campagne présidentielle de 2002, il avait refusé de participer à un débat avec le leader de l’extrême droite Jean-Marie Le Pen », a-t-il rappelé. « Face à l’intolérance et à la haine, aucun accord n’est possible, aucun compromis n’est possible, aucun débat n’est possible », avait alors déclaré Chirac.

Selon Camus, Chirac restera également dans l’histoire pour son discours de juillet 1995, lorsqu’il évoqua la responsabilité des Français dans la déportation des Juifs. « Il faut rappeler ce discours, la France a toujours refusé toute responsabilité dans le sort des 76 000 Juifs arrêtés par la police française et livrés aux nazis pour mourir dans des camps de concentration », a-t-il ajouté.

Il n’en reste pas moins que Chirac est devenu le premier président français d’après-guerre à être reconnu coupable de détournement de fonds publics après avoir quitté l’Elysée. A l’époque où il était maire de Paris, il employait 28 personnes qui travaillaient pour son parti ou ne travaillaient pas pour les finances de la ville. En décembre 2011, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis. Il n’était pas présent au tribunal pour des raisons de santé et a refusé le verdict, même s’il n’a pas fait appel.

Nous avons échangé le rapport de l’agence contre un article de la Pravda.

Gaspard Pettigrew

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