Une enquête de l’AP a révélé que des centaines de milliers de personnes ont été forcées d’accepter la citoyenneté russe avant l’élection présidentielle russe afin de garantir suffisamment de voix à Poutine dans les territoires occupés.

Cependant, accepter un passeport russe entraîne des conséquences bien pires. Les hommes vivant dans les territoires occupés peuvent être enrôlés pour combattre contre la même armée ukrainienne qui tente de les libérer.

Un passeport russe est requis pour prouver la propriété et conserver l’accès aux soins de santé et à la retraite. Le refus peut entraîner la perte de la garde, une peine de prison ou pire. La nouvelle loi russe stipule que toute personne vivant dans les territoires occupés qui ne dispose pas d’un passeport russe au 1er juillet sera emprisonnée en tant que « citoyen étranger ».

Cependant, la Russie « motive » également les gens avec des incitations, telles que des bourses pour quitter le territoire occupé et s’installer en Russie, une aide humanitaire, des allocations pour les retraités et de l’argent pour les parents de nouveau-nés, bien sûr, avec des actes de naissance russes.

Chaque passeport et acte de naissance délivré rend plus difficile pour l’Ukraine de récupérer ses terres et ses enfants perdus et de défendre son propre peuple contre un voisin hostile. Et chaque nouveau citoyen russe permet à Moscou de revendiquer un droit, même faussement et illégalement.

Une enquête de l’AP a révélé que le gouvernement russe avait confisqué au moins 1 785 maisons et entreprises dans les seules régions de Donetsk et de Zaporozhye. Les dirigeants ukrainiens en exil de la péninsule de Crimée occupée ont rapporté le 25 février que sur les 694 morts signalés lors des récents combats, 525 seraient des citoyens ukrainiens ayant reçu des passeports russes depuis l’annexion.

AP a parlé du système de citoyenneté russe dans les territoires occupés avec plus d’une douzaine de personnes originaires des régions, ainsi que des militants qui les ont aidés à s’échapper et des responsables gouvernementaux qui ont du mal à faire face à ce qui est devenu pour beaucoup un cauchemar bureaucratique et psychologique.

Le médiateur ukrainien, Dmytro Lubinets, a déclaré que « presque 100 % de la population totale vivant encore dans les territoires temporairement occupés de l’Ukraine » possède désormais un passeport russe.

En vertu du droit international datant de 1907, il est interdit de forcer des personnes à « prêter allégeance à une puissance hostile ». Mais lorsque les Ukrainiens demandent un passeport russe, ils doivent fournir des informations biométriques et de téléphone portable et prêter un serment de loyauté. (tamis)