la France va-t-elle quitter l’UE ? – euractiv.sk

« Victoire pour la liberté ! », écrivait Marine Le Pen après le référendum britannique de juin. « Maintenant, le même référendum doit avoir lieu en France et dans les (autres) pays de l’UE. »

Les sondages n’indiquent pas encore que Le Pen a une chance de remporter l’élection présidentielle de l’année prochaine. Mais cette année pleine de surprises politiques nous a appris qu’il faut aborder les élections avec des pincettes.

Le Pen promet que si elle est élue, elle négociera avec l’UE les nouvelles conditions d’adhésion de la France. Selon elle, l’UE a privé la France de son autonomie dans de nombreux domaines, notamment en matière de politique migratoire, monétaire et fiscale.

Il souhaite ensuite présenter le résultat des négociations aux Français pour examen lors d’un référendum.

Toutefois, le départ de la France serait, contrairement à celui des Britanniques, constitutionnellement plus difficile. Il est écrit directement dans la constitution du pays que « la république fait partie de l’Union européenne ». Un éventuel « Frexit » nécessiterait un changement constitutionnel, ce qui, selon les experts, est difficile, mais pas impossible.

Selon la constitution française, un référendum peut se prononcer sur un projet de loi modifiant l’organisation du pouvoir de l’État, sur des réformes liées à la politique économique, sociale ou environnementale, ou encore consentir à la ratification d’un traité international.

Cependant, il ne dit rien sur le retrait d’un syndicat ou d’un contrat international.

« Donc, si le gouvernement, ou le président, voulait sortir la France de l’Union européenne, il faudrait amender la Constitution », estime l’ancien ministre des Affaires européennes, Alain Lamassoure.

L’accord du Parlement

Le président ne peut pas décider seul d’un tel changement. Selon l’article 89 de la Constitution, il devrait d’abord être approuvé par l’Assemblée nationale et le Sénat.

Le président pourrait alors soumettre la question pour approbation par référendum ou à la majorité des trois cinquièmes du Congrès, c’est-à-dire une session conjointe des deux chambres du Parlement.

C’est là que le Front National pourrait trébucher. Grâce aux élections législatives à deux tours, le parti ne compte que deux députés et deux sénateurs, sur environ 900 mandats. Malgré le fait qu’au premier tour des élections législatives de 2012, il a obtenu 13 % de soutien.

« Si Marine Le Pen veut utiliser l’article 89, il lui faut une majorité parlementaire forte… et elle n’y parviendra pas sur ce sujet », estime le professeur de droit constitutionnel Philippe Cossalter.

Cependant, les gouvernements n’ont pas toujours suivi ces règles. En 1962, le président De Gaulle propose une réforme du système électoral. Elle a été soutenue par la majorité des électeurs et la réforme est devenue une loi – même sans être adoptée par le Parlement.

« Il s’est adressé directement aux Français. C’était une révision de la Constitution, mais il n’a pas utilisé la procédure de révision car il savait que les deux chambres seraient contre », explique Agnès Roblot-Troizier, spécialiste de droit constitutionnel et européen. à l’Université Sorbonne Paris 1.

« La communauté juridique convient que c’était constitutionnellement illégal. Marine Le Pen pourrait être tentée de faire de même.»

Selon Roblot-Troizier, le résultat du référendum serait difficile à ignorer, quels que soient les détails juridiques, « parce qu’il est une expression de la souveraineté nationale exprimée de manière directe, et qui a finalement un poids auquel une stricte logique juridique doit s’attacher. rendement. »

Peu de chances d’être élu

Mais la toute première étape nécessaire pour Le Pen est la victoire aux élections présidentielles de mai.

Selon les sondages, elle devrait accéder au second tour. Toutefois, selon les mêmes sondages, elle devrait perdre largement au second tour.

Si son adversaire est François Fillon, selon les derniers sondages, il peut l’emporter avec une majorité des deux tiers.

Le résultat du référendum

Si elle a réussi à se rendre à l’Elysée et à contourner l’approbation du référendum par le Parlement, cela ne signifie toujours pas Frexit.

Selon un sondage de juillet, 67 % des Français déterminés à voter sont favorables au maintien dans l’UE, seuls 33 % y sont opposés. Cependant, si l’on prend en compte 21% d’électeurs indécis, la majorité en faveur du maintien dans l’Union est plus faible – 53%.

Gaspard Pettigrew

"Lecteur. Fanatique de la cuisine professionnelle. Écrivain. Gourou d'Internet. Amateur de bière d'une humilité exaspérante. Fan de café sans vergogne."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *