Le Conseil constitutionnel français a rejeté plus d’un tiers des articles de la loi migration

PARIS — Le Conseil constitutionnel français a rejeté jeudi comme étant inconstitutionnels plus d’un tiers des articles d’une loi controversée sur l’immigration adoptée par le gouvernement centriste du président français Emmanuel Macron en décembre, qui a suscité une controverse même au sein de son propre parti. Des dizaines de milliers de personnes ont récemment manifesté contre la loi, vous informe-t-on selon le bilan de l’agence AFP.

Macron a appelé à une révision constitutionnelle de la dure loi sur l’immigration après son adoption avant Noël. Dans la décision de jeudi, la plus haute instance constitutionnelle a confirmé une grande partie du texte initial du projet de loi présenté par le gouvernement Macron. Mais le Conseil constitutionnel a rejeté les mesures et amendements adoptés sous la pression de l’extrême droite, qui concernent le durcissement de l’accès aux prestations sociales et au regroupement familial, ainsi que l’instauration de quotas d’immigration fixés par le parlement.

Le président du parti d’extrême droite Bardella a en revanche critiqué le verdict.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a salué la décision du conseil sur le réseau social X, affirmant qu’elle approuvait « l’intégralité du texte du gouvernement ». Le président du parti d’extrême droite Association nationale (RN), Jordan Bardella, a en revanche critiqué le verdict, le qualifiant de « coup de juge (réalisé avec le soutien du président » Macron). Dans le même temps, il a appelé à un référendum sur la loi sur l’immigration, qui constitue selon lui la seule solution. Au total, le Conseil constitutionnel a rejeté partiellement ou totalement 32 des 86 propositions d’amendements au motif qu’elles n’étaient pas liées à l’objet de la loi. Selon l’AFP, l’affaire n’est cependant pas close car ces propositions pourraient ultérieurement être adoptées dans le cadre d’autres législations.

Un élément clé de cette loi controversée était que les étrangers n’auraient droit aux prestations sociales qu’après cinq ans de résidence en France. Pour ceux qui travaillent, cette période serait réduite à 30 mois. La loi a également introduit des quotas de migration, rendu plus difficile l’obtention de la citoyenneté française pour les enfants d’immigrés et proposé la solution selon laquelle les binationaux reconnus coupables de crimes graves contre la police pourraient perdre leur nationalité française. 75 000 personnes dans toute la France ont manifesté dimanche contre la loi stricte sur l’immigration, dont 16 000 à Paris. Les syndicats parlent d’un total de 150 000 manifestants.

Irène Belrose

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