PARIS – Les autorités françaises ont ouvert une enquête sur des soupçons selon lesquels des policiers parisiens auraient attaqué des journalistes couvrant la manifestation de samedi contre les brutalités policières. TASR a repris le reportage de l’agence DPA, qui fait référence au reportage dominical du quotidien français Le Parisien.

Trois journalistes qui ont filmé samedi l’arrestation d’un des participants à une manifestation non autorisée dans le centre de Paris auraient été victimes de traitements brutaux de la part de la police. La France a été frappée par une vague de manifestations, d’émeutes et de violences ces dernières semaines, qui ont éclaté après qu’un policier a tué par balle un jeune de 17 ans d’origine algérienne le 27 juin alors qu’il contrôlait un véhicule dans la banlieue parisienne de Nanterre. L’événement a ravivé les tensions raciales dans le pays, ainsi que les critiques de longue date à l’égard du traitement réservé aux minorités par la police française. La vague de troubles dans le pays s’est en grande partie arrêtée, ce qui s’est traduit par une diminution du nombre de cas d’émeutes et du nombre de personnes arrêtées. Mais on craint que les violences ne reprennent le 14 juillet, lorsque la France célèbre une fête nationale – le 14 juillet – commémorant le début de la Grande Révolution française.

Au cours du week-end (8 et 9 juillet), plusieurs dizaines de manifestations contre les brutalités policières et le racisme présumés ont eu lieu en France. Malgré l’interdiction officielle, un rassemblement de protestation a eu lieu samedi dans le centre de Paris et a réuni environ 2 000 personnes, dont plusieurs députés de gauche du Parlement français. La manifestation était organisée par la sœur d’Adam Traoré, un noir de 24 ans, décédé il y a sept ans, également à la suite d’une intervention policière, et sa mort a également provoqué une vague de troubles en France. Un trio de journalistes qui auraient été victimes d’une attaque policière ont filmé l’arrestation du frère de Traoré lors de la manifestation de samedi. Cet homme aurait frappé une policière, aurait été blessé lors de son interpellation et aurait passé la nuit à l’hôpital, ce qui, selon les critiques, confirme une nouvelle fois les méthodes brutales de la police française.