L’ambassadeur de France au Niger reviendra en France dans les prochaines heures. Le président français Emmanuel Macron l’a annoncé ce soir dans un entretien accordé à la chaîne de télévision TF1.

La junte militaire nigérienne, qui a pris le pouvoir en juillet, a décidé fin août d’expulser l’ambassadeur Sylvain Itté. Mais Paris n’a pas reconnu cette décision sur le moment et a maintenu son diplomate en place. Selon Macron, 1 500 soldats français quitteront ce pays d’Afrique de l’Ouest au plus tard à la fin de l’année. Selon l’agence AFP, Macron a cédé aux putschistes sur deux revendications clés.

« Dans les prochaines heures, notre ambassadeur au Niger rentrera en France », a déclaré le président français, ajoutant qu’il s’agissait d’une décision indépendante de Paris. Fin août, le ministère français des Affaires étrangères a déclaré que le gouvernement putschiste n’avait pas le pouvoir d’expulser l’ambassadeur. À la mi-septembre, Macron a déclaré qu’un diplomate était retenu en otage dans le pays par des putschistes.

Avec cette annonce, selon l’AFP, Macron a mis fin à la « situation insoutenable ». Depuis fin août, l’ambassadeur ne peut quitter les locaux de l’ambassade de France car il a été menacé d’arrestation. Selon l’AFP, les réserves de nourriture et d’eau à l’ambassade s’amenuisaient.

Les soldats nigériens ont renversé fin juillet le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum et ont pris eux-mêmes le pouvoir. Ils ont cité « la détérioration de la situation sécuritaire et la mauvaise gouvernance » comme l’une des raisons du coup d’État. Dans l’interview, Macron a réitéré que la France continue de reconnaître le président déchu Bazoum, retenu captif, comme chef de l’État.

Le président français a également annoncé la fin de la coopération militaire de la France avec le Niger, suspendue après le coup d’État de juillet. Selon lui, environ 1.500 soldats français stationnés dans ce pays africain quitteront le pays « dans les semaines et mois à venir ». Le retrait devrait être finalisé d’ici la fin de cette année. « Nous négocierons avec les putschistes parce que nous voulons que cela se passe dans la paix », a déclaré Macron.

Selon le président français, Paris est disposé à poursuivre la lutte contre le terrorisme islamiste sur le continent africain. Mais Paris ne s’impliquera dans la lutte qu’« à la demande des gouvernements démocratiquement élus » des pays africains. Les missions antiterroristes françaises au Niger et dans d’autres pays voisins ont été couronnées de succès, selon le président français, car elles ont empêché une nouvelle expansion de l’influence des groupes islamistes.

Les putschistes avaient déjà exigé le départ des soldats français, mais Paris a d’abord refusé. Selon l’agence AFP, Macron a changé aujourd’hui sa position et a répondu aux putschistes sur deux demandes clés, à savoir le départ de l’ambassadeur et le retrait du contingent militaire.

Avant le coup d’État, le Niger était un partenaire de l’Occident dans la lutte contre les jihadistes dans la région du Sahel. C’est pour cette raison que la France, les États-Unis et l’Allemagne ont également participé à la formation des unités gouvernementales nigériennes. Au cours des années précédentes, des juntes militaires ont également pris le pouvoir au Mali et au Burkina Faso par un coup d’État. Après le Niger, cette année, les militaires ont également pris le contrôle du Gabon.