La proposition du président français a déclenché des protestations dans le pays des Balkans. Skopje devrait reconnaître l’existence de la minorité bulgare dans sa constitution et également accepter officiellement que leur langue ait des racines bulgares.
La proposition française a été présentée par le président Emmanuel Macron, qui l’a qualifiée de solution de compromis. En Macédoine du Nord même, cependant, la proposition a suscité des critiques et des manifestations de rue – dont la dernière a eu lieu à Skopje mardi 5 juillet.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a exhorté la Macédoine du Nord à soutenir un compromis proposé par la France pour mettre fin à son différend avec la Bulgarie voisine. Ce différend bloque les efforts de Skopje pour rejoindre l’Union européenne.
Le président de la Macédoine du Nord, Stevo Pendarovski, et le gouvernement ont soutenu l’accord proposé, qui appelle le pays à reconnaître l’existence d’une minorité bulgare dans sa constitution. Il prévoit également une évaluation régulière de l’état de règlement du différend bilatéral entre la Bulgarie et la Macédoine du Nord.
Cependant, le principal parti d’opposition VMRO-DPMNE (Organisation révolutionnaire macédonienne interne – Parti démocratique de l’unité nationale macédonienne), de nombreux experts en droit international et des organisations de la société civile ont rejeté la proposition française. Ils disent qu’il favorise les demandes bulgares qui remettent en question les opinions de la Macédoine du Nord sur l’histoire, la langue, l’identité et le patrimoine culturel de la région.
En tant que membre de l’UE, la Bulgarie a le pouvoir de bloquer la demande d’adhésion de son voisin à l’UE. Le pays a jusqu’à présent bloqué l’ouverture des négociations d’adhésion.
La proposition française comme une opportunité
Lors de la conférence de presse conjointe de mardi avec le Premier ministre de la Macédoine du Nord, Dimitar Kovačevski, Michel a décrit la proposition française de règlement du différend comme une opportunité à ne pas manquer. Il a ajouté que si la Macédoine du Nord accepte la proposition, la voie pour entamer les négociations d’adhésion avec l’UE pourrait s’ouvrir dans quelques jours.
Kovačevski a réitéré son soutien à la proposition, qu’il a qualifiée d’équilibrée, ajoutant que « notre objectif est d’entamer les négociations d’adhésion ».
La Bulgarie a déjà formellement accepté la proposition française, qui nécessite désormais le soutien du parlement de la Macédoine du Nord. La Bulgarie insiste pour que la Macédoine du Nord reconnaisse officiellement que sa langue a des racines bulgares, reconnaisse la minorité bulgare et arrête les « discours de haine » contre la Bulgarie.
La Macédoine du Nord est candidate à l’adhésion à l’UE depuis 17 ans. En 2020, elle a reçu le « feu vert » pour entamer les négociations d’adhésion, mais la date de leur lancement n’a pas été fixée.
Avant que la Bulgarie ne soulève ses objections à Skopje, la Macédoine du Nord a réglé un différend de plusieurs décennies avec un autre voisin et membre de l’UE, la Grèce. Le différend avec la Grèce a été résolu en ajoutant le mot « Nord » à l’ancien nom « Macédoine ». Le nom original de la Grèce a gêné car il impliquait des revendications territoriales, historiques et culturelles.
Le différend avec la Bulgarie a également stoppé la progression d’un autre pays des Balkans – l’Albanie – vers l’adhésion à l’UE. L’Union considère ce couple d’Etats – Albanie et Macédoine du Nord – comme une sorte de « paquet politique ». La Macédoine du Nord, la Bulgarie et l’Albanie sont membres de l’OTAN.
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