Le gouvernement de la République d’Afrique du Sud (JAR) devra faire face au mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) contre le président russe Vladimir Poutine la semaine dernière. Le président russe devrait participer au sommet du groupement économique BRICS en Afrique du Sud, qui relève de la compétence de la CPI, en août. Evoquant la ministre sud-africaine des Affaires étrangères, Naledi Pandora, la chaîne britannique BBC en a fait part jeudi.
Selon Pandora, il faudra en parler avec la Russie après les pourparlers gouvernementaux. L’ancien président russe Dmitri Medvedev a déclaré que toute tentative d’arrestation de Poutine reviendrait à déclarer la guerre à Moscou.
L’Afrique du Sud est l’un des 120 pays au monde qui ont l’obligation de détenir toute personne faisant l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI à son entrée sur son territoire. La semaine dernière, le tribunal de La Haye l’a extradé vers Poutine et la représentante du Kremlin pour les droits de l’enfant, Maria Lvovova-Belovova, en lien avec l’enlèvement d’enfants ukrainiens des territoires occupés vers la Russie.
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« L’Afrique du Sud devra examiner les dispositions actuelles de notre législation. Nous devrons également discuter (de la situation) en tant que gouvernement et aussi avec nos collègues en Russie, puis déterminer la prochaine ligne de conduite », a déclaré le ministre sud-africain Pandorová dans une interview à la télévision d’État SABC. L’Afrique du Sud a adopté une position neutre sur l’invasion russe de l’Ukraine et a rejeté les appels de l’Occident à condamner les agissements de Moscou, avec qui il entretient des relations étroites.
Poutine doit participer au sommet des BRICS en Afrique du Sud en août, dont les autres membres sont la Chine, l’Inde et le Brésil en plus de l’Afrique du Sud et de la Russie. Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine en février dernier, le président russe n’a visité que huit pays, dont aucun ne relève de la compétence de la CPI.
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Medvedev, qui a été Premier ministre en plus de la présidence et est maintenant vice-président du Conseil de sécurité russe, a déclaré que toute tentative d’arrestation de Poutine reviendrait à déclarer la guerre à Moscou. Il réagissait entre autres aux déclarations du ministre allemand de la Justice, Mark Buschmann, selon lesquelles Berlin devrait suivre la décision de la CPI et arrêter Poutine en cas de déplacement en Allemagne.
« Imaginons – bien sûr, qu’une telle situation ne se produira jamais – mais même ainsi, imaginons que cela se produise. Le chef actuel d’un État nucléaire se rendrait sur le territoire, disons, de l’Allemagne et serait arrêté. Ce serait une déclaration de guerre contre la Fédération de Russie », a noté Medvedev. « Dans ce cas, tout notre arsenal s’envolerait vers le Bundestag, le bureau du chancelier, etc. », a-t-il déclaré.
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La diplomatie de l’Union européenne a condamné aujourd’hui les menaces d’un haut responsable russe en lien avec la CPI, mais n’en a pas nommé l’auteur. « L’UE condamne la menace illégale d’un haut responsable russe concernant l’usage de la force contre la Cour pénale internationale (CPI) et son pays hôte, les Pays-Bas », a déclaré la diplomatie de l’UE, exprimant son plein soutien au tribunal. Medvedev avait précédemment menacé d’une attaque à la roquette contre le siège de la CPI à La Haye, aux Pays-Bas. L’UE a également condamné les poursuites engagées par la Russie contre les juges de la CPI qui ont émis des mandats d’arrêt contre Poutine et Lviv-Belov.
L’Afrique du Sud a été critiquée en 2015 pour avoir autorisé le président soudanais de l’époque, Omar el-Béchir, à quitter son territoire sans le détenir, malgré un mandat d’arrêt international. Bashir s’est ensuite rendu dans le pays pour le sommet de l’Union africaine. Le gouvernement sud-africain a affirmé qu’il était protégé par l’immunité diplomatique.
Entre-temps, l’agence AFP a rapporté que des représentants de Kiev et du tribunal ont signé aujourd’hui à La Haye un accord pour ouvrir un bureau de la CPI en Ukraine, qui s’occupera des enquêtes sur les crimes de guerre. La Cour pénale internationale, qui a été créée en 2002, compte sept branches : deux au Congo et une en Ouganda, en République centrafricaine, en Côte d’Ivoire, en Géorgie et au Mali, a noté l’AFP.
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