Dans la ville française de Rennes, un soi-disant pollinarium a été créé, un petit jardin botanique qui cultive 15 espèces de plantes dont le pollen provoque la plupart des allergies printanières.
Bouleaux, saules ou chênes du toit de la bibliothèque municipale sont entretenus par le botaniste municipal Hervé Tigre. Chaque matin, il observe si une poudre jaune est apparue sur les fleurs des plantes. Ses découvertes sont vérifiées par un allergologue et ensemble, ils envoient des informations sur le pollen à une base de données locale. De là, l’information circule vers toutes les personnes allergiques enregistrées dans la région, a informé l’agence AFP.
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Les graminées vivaces à la menthe, la fléole des prés, la mélisse ou la sauterelle lobée poussent côte à côte dans des pots. Le botaniste s’occupe aussi des arbres, comme les bouleaux ou les noisetiers. Chacune des plantes est venue ici de la nature et poussait à l’origine à une distance maximale de 20 kilomètres de Rennes. La proximité géographique est importante car dans différentes zones, les plantes fleurissent à des moments différents. Selon Tiger, chaque espèce se trouve à la fois dans plusieurs spécimens provenant de différentes parties du monde en raison de la diversité génétique.
Il existe aujourd’hui une vingtaine de fermes polliniques en France. Le premier a été créé il y a dix ans à Nantes, où il est aujourd’hui le siège de l’ensemble de la base de données polliniques. En France, 10 à 20 % de la population souffre d’allergie au pollen. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) prédit que d’ici 2050, une personne sur deux sera allergique. « D’un point de vue de santé publique, c’est un outil de prévention très intéressant », indique Mickaël Pouliquen, allergologue et médecin référent au pollinaire de Rennes. « Grâce à lui, vous savez exactement quand prendre et quand arrêter l’antihistaminique. Cela permet aussi d’identifier le pollen qui est à l’origine des allergies respiratoires », ajoute-t-il.
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Il est important d’enregistrer les émissions de pollen le premier jour, car le traitement des allergies est plus efficace s’il est appliqué immédiatement. Au bout de quelques jours, il n’y a plus de pollen dans l’air, les allergies sont plus fortes et le traitement est plus difficile, explique le médecin. L’objectif à terme du projet est de couvrir l’ensemble du territoire français en fermes polliniques, il en faudrait une centaine.
« Le réchauffement climatique et la pollution contribuent à une augmentation du nombre de pollen dans l’air », a déclaré Julia Maguér de l’Association Polinary en France. La chaleur prolonge la saison pollinique. « Les gens ont de plus en plus de symptômes d’allergies tout au long de l’année, alors qu’ils étaient touchés de février à septembre. La pollution augmente également le potentiel allergène du pollen, ce qui entraîne des problèmes respiratoires de plus en plus fréquents », ajoute Maguérová.
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