Un ancien médecin rwandais condamné en France à 24 ans de prison pour génocide

Munyemana est déjà le sixième résident de France à être jugé pour ce massacre.

PARIS. La France a condamné mercredi l’ancien médecin rwandais Sosthène Munyemana à 24 ans de prison pour son rôle dans le génocide de 1994 contre les Tutsis dans son pays natal.

Le tribunal a reconnu coupable le médecin à la retraite de 68 ans de complicité de génocide, de crimes contre l’humanité et de complot. Dans son verdict, le juge a déclaré que Munyemana appartenait à un groupe qui « préparait, organisait et dirigeait quotidiennement le génocide des Tutsi ».


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Munyemana est déjà le sixième résident de France à y être jugé pour le massacre au cours duquel des Hutus radicaux ont assassiné 800 000 Tutsis et Hutus modérés en 100 jours.



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Les procureurs ont requis 30 ans de prison contre Munyemana, l’accusant d’avoir écrit une lettre de soutien au gouvernement intérimaire de l’époque, à l’origine du massacre. Selon l’acte d’accusation, il a également contribué à la construction de barrages routiers qui empêchaient les Tutsis de s’échapper et leur permettaient d’être détenus dans des conditions inhumaines avant d’être assassinés dans la préfecture de Butare, dans le sud du Rwanda.

Munyemana a contesté ces accusations lors du procès, affirmant qu’il appartenait aux Hutus modérés et qu’il avait au contraire aidé les Tutsi. Ses avocats ont annoncé qu’ils étaient contre ce qu’ils considèrent comme inacceptable jugement ils feront appel.

Le procès de six semaines à Paris a eu lieu près de trois décennies après l’inculpation de Munyeman en 1995 à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.

Munyemana est arrivé en France en 1994, où vivait déjà son épouse à cette époque. Ce père de trois enfants a commencé à travailler dans le sud-ouest du pays comme médecin urgentiste puis gériatre. Il n’a pris sa retraite que récemment.

La France est l’une des principales destinations des personnes impliquées dans les tueries au Rwanda. Ce pays d’Afrique de l’Est a accusé à plusieurs reprises la France d’armer et d’entraîner les milices hutues qui ont commis les massacres au Rwanda, ainsi que d’entraver par la suite la coopération dans l’enquête. La France, en revanche, insiste sur le fait qu’elle contribuait à l’époque à la protection des civils au Rwanda dans le cadre d’une mission de l’ONU.

Napoleon Favre

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