Il peut parler, mais pas voter – euractiv.sk

Pour l’UE, créer une position commune au sein des Nations Unies signifie un effort diplomatique annuel.

Plus de 1 000 réunions de coordination interne des diplomates de l’UE ont lieu chaque année au siège de l’ONU, que ce soit à New York, Genève ou Vienne. Leur intention est de créer une position commune de l’UE pour la promotion des objectifs européens dans la politique mondiale.

Voix commune dans 97% des cas

Cela ne marche pas toujours. Par exemple, en octobre 2011, la Grande-Bretagne a bloqué plus de 70 déclarations de l’UE au sein des comités de l’ONU. Cependant, il est vrai que depuis le début de la politique étrangère et de sécurité commune de l’UE, le vote coordonné des pays de l’UE est passé de 86 pour cent au cours de la période 1991-92 à 97 pour cent au cours de la période 1998-99.

Depuis 2007, ce niveau est resté quasiment inchangé et les nouveaux pays membres de l’UE se sont également adaptés à la situation après le « grand élargissement » de 2004 et 2007.

Depuis 1990, l’UE a réussi à parler d’une « voix commune » lors de toutes les grandes conférences internationales organisées au nom de l’ONU. En tant que seule « entité non étatique », l’Union participe pleinement à plus de 50 accords des Nations Unies et a joué un rôle clé dans le succès de l’Accord de Paris visant à réduire les impacts négatifs du changement climatique.

Conseil de sécurité : l’UE va perdre un membre

L’Union européenne peut également affirmer son influence au Conseil de sécurité de l’ONU (CSNU), en particulier sur les questions pour lesquelles elle est parvenue à une position commune de tous les pays membres.

Le Traité de l’UE (TUE) stipule que les États membres de l’UE qui sont également membres du CSNU informeront pleinement les autres pays membres de l’Union des activités de cet organe. La France et la Grande-Bretagne – les seuls pays de l’UE à disposer d’un siège au Conseil de sécurité des Nations Unies et donc d’un droit de veto – ont pour mission de soutenir les intérêts de l’UE au sein de cet organe dont les résolutions sont contraignantes, conformément à leur responsabilité en vertu de la Charte des Nations Unies.

Cette situation changera probablement après le Brexit, le départ de la Grande-Bretagne de l’UE, lorsque seule la France représentera pleinement l’Union au Conseil de sécurité des Nations Unies.

Statut d’observateur

En 1974, l’UE a été la première organisation non étatique à obtenir le statut d’observateur auprès de l’ONU. Après l’adoption du traité de Lisbonne, l’UE a renforcé ses droits au sein de l’ONU depuis 2011.

Le statut d’observateur renforcé signifie que si d’autres observateurs (Ligue des États arabes, Croix-Rouge internationale) n’ont pas le droit de s’exprimer devant les représentants des États membres à l’Assemblée générale des Nations Unies (AGNU), l’UE a ce droit – depuis le 3 mai. 2011.

Il s’agit du droit de s’exprimer dans les débats entre représentants des principaux groupes et devant les Etats individuels, du droit de soumettre des propositions et des amendements, du droit de réponse et du droit de faire circuler divers documents.

Ambitions

Cependant, l’UE n’a ni le droit de vote ni le droit d’être membre du Conseil de sécurité des Nations Unies. Dans le cadre des efforts de réforme du secteur de sécurité de l’ONU (reflétant la situation d’après la Seconde Guerre mondiale), l’Union peut imaginer sa place permanente au Conseil de sécurité. L’Allemagne a également des ambitions similaires, mais l’expansion du Conseil de sécurité de l’ONU se heurte à l’attitude de rejet de ses membres actuels, dont la Grande-Bretagne, qui sera confrontée à de difficiles négociations sur le Brexit avec l’UE au cours des deux prochaines années.

L’UE est représentée à l’ONU par le président du Conseil européen, le haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, le président de la Commission européenne et certaines délégations de l’UE. Avant de renforcer ses droits à l’ONU, l’UE était représentée par un représentant de la présidence semestrielle tournante du Conseil de l’UE.

Meilleur contributeur

L’Union européenne est depuis longtemps le bailleur de fonds le plus important et le plus généreux de l’ONU, de ses agences individuelles, de ses missions de paix et de ses événements. Cette situation ne changera probablement pas même après l’entrée en fonction du nouveau secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Conformément au rapport « EuropeAid – contributions financières à l’ONU 2000-2012 », on peut conclure que l’UE a fourni à l’ONU plus de neuf milliards d’euros en 12 ans, de 2000 à 2012.

Sur ce poste, au cours de la période observée, la plus grande part (3,02 milliards d’euros) est allée au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Viennent ensuite l’aide financière aux réfugiés palestiniens (1,1 milliard d’euros), puis le Programme alimentaire mondial (PAM) pour un montant de 968,22 millions d’euros, l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) pour un montant de 750,9 millions d’euros et les Nations Unies. Fonds pour l’enfance d’un montant de 678 millions d’euros.

Gaspard Pettigrew

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